Devin Gray : Most Definitely
Tel le lapin Duracell, Devin Gray ne cesse jamais de tambouriner. Sa frappe ne souffre d’aucun répit véritable, d’aucune accalmie qui s’installerait dans le temps. Il frappe, bat, martèle et parfois caresse ses peaux pour mieux les solliciter. Partageant sa vie entre Berlin et Brooklyn, il s’est acoquiné avec des musiciens assez aventureux que pour le suivre dans ses pérégrinations : Michael Formanek, Chris Speed, Eve Risser, Chris Tordini, Ellery Eskelin, Jessica Pavone, Nate Wooley… « Most Definitely » est son premier album solo. Sa sortie le 9 juin coïncide avec son quarantième anniversaire. Une façon pour lui de s’affirmer comme individualité à part entière ni sideman, ni bandleader. On sait qu’un album solo pour percussions n’est pas chose aisée à écouter d’un trait. De surcroît, quand sa durée totalise une heure et quart… Et pourtant, rien ici ne nous incline à la lassitude. Les détours et retours rythmiques sont variés, contrastés, parfois tranchés. Composée essentiellement de miniatures dépassant rarement les deux minutes, voire la minute, la version CD comporte également deux longues pièces, « Soldier on, Milford » et « Tough Love » qui, elles, avoisinent, par contraste, la vingtaine de minutes. De ses dires, Gray se revendique de l’héritage laissé par d’autres grands batteurs que sont Tony Williams, Jack DeJohnette, Milford Graves et Ed Blackwell. Il y a pire comme inspiration…