Dexter Goldberg Trio : Caliboudja
Auréolé de la récompense « Révélation » obtenue auprès de Jazz Magazine, ce pianiste parisien, qui a débuté dans le milieu en tant que percussionniste, publie son second album. Le premier date de 2018, mais covid etc… Il est agrémenté d’une belle pochette, typiquement BD, due à l’illustrateur / affichiste strasbourgeois Thomas Baas. Accompagné d’un nouveau et remarquable duo formé du contrebassiste Clément Daldosso et du batteur Raphaël Pannier, Dexter nous propose sept de ses compositions ainsi qu’une reprise de Bill Evans (l’emblématique « Time Remembered ») qu’il a réarrangée. Redoutable instrumentiste, Dexter Goldberg nous éblouit par sa façon de jouer. Nous ressentons l’aisance, la dextérité, la dynamique avec laquelle il « promène » ses doigts sur les touches du piano. Et la joie qu’il nous procure. Cela virevolte, swingue, groove et caresse l’instrument avec bonheur. À ses côtés, la section rythmique assure un soutien parfait, cimente les constructions, est bien mise en évidence sur la reprise d’Evans, mais il est pratiquement impossible de ne pas se focaliser sur le jeu de Dexter Goldberg, véritable meneur du trio. Il dédie un magnifique morceau, plus retenu, à Ahmad Jamal « One for Ahmad » qui l’avait adoubé avant de disparaître. Le trio sera rejoint sur la dernière plage « Camille » par le violoniste Mathias Lévy, offrant ainsi une intéressante et différente issue à cette belle réalisation. Une teinte légèrement jazz manouche posée. Un pianiste virtuose à suivre, mais il s’est aussi très bien entouré.