Dhafer Youssef : Shiraz
La vie de Dhafer Youssef connaît un premier bouleversement lorsqu’il rencontre la réalisatrice tunisienne Shiraz Fradi. Un amour naît, mais bien au-delà, il y a l’apaisement et la confiance qu’elle lui offre. Notamment durant la crise pandémique au terme de laquelle son épouse tombe gravement malade. Ils se trouvent à un moment très proches d’un dénouement dramatique (« son âme s’était éloignée » dit-il), seule la musique semblait apaiser leur douleur. C’est à ce moment-là, avant la guérison de Shiraz, que Dhafer a décidé que son album suivant porterait son nom. Pour « la célébrer, pour célébrer son parcours, sa grâce ». « Shiraz » est donc une histoire très personnelle… Mais qui s’adresse à chacun de nous. Une couverture que le compositeur pose sur le corps de sa bien-aimée afin qu’elle soit protégée. Protéger l’amour qu’il vit, celui qu’il a failli perdre. Que cet album ait été enregistré en quintet (avec un apport de Nguyên Lê sur quatre titres) importe finalement peu. Ce qui apparaît à la première écoute comme étant un album aux mélodies souvent mélancoliques (l’oud s’y prête si bien !), avec ses envolées prégnantes (on connaît l’ambitus incroyable que sa voix peut soutenir), est en fait un message bouleversant que Dhafer Youssef nous délivre. « All compositions and arrangements by Dhafer Youssef » : il l’assume, le revendique et nous transmet, via la pochette, quelques photos de Shiraz, de leur bonheur d’être ensemble…
