Diederik Wissels, Pasarela
Diederik Wissels, Pasarela
Le public liégeois avait pu découvrir Diederik Wissels, dans les années 1980, en compagnie de Steve Houben au Vujko Vania de la rue du Pot d’Or. Avec Steve, il a enregistré “Blue Circumstances” en 1993 et, avec Philip Catherine, l’album “Transparence”. Par la suite, le nom du pianiste hollandais a été lié à celui de David Linx, avec un parcours parsemé d’albums, de “Bandarkah” en 1998 à “The Whistleblowers”, avec Paolo Fresu, en 2015, en passant par “Up close, This time”, “Heartland”, “One Hart Three Voices” avec la Néerlandaise Fay Claessens et l’Italienne Maria Pia De Vito, “Winds Of Change “ou “Follow the Songlines” avec la Portugaise Maria Joao. Mais il a aussi à son actif un nombre important d’albums personnels : “Streams” avec Bart Defoort en 2001, “Song Of You” avec le saxophoniste scandinave Tore Brunborg et Eric Truffaz (2004), des albums en solo comme “Together” (2007) ou “Kaos” (2010), “Tender Is the Night” en trio (2012) ou The Hillock Songstress” avec Kurt Van Herck et Gwanael Micault au bandonéon. Pour “Pasarela”, c’est à un accordéoniste qu’il a fait appel, Thibaut Dille, l’accordéoniste d’Oak Tree, et à un nouveau saxophoniste, Nicolas Kummert, complice du pianiste finlandais Alexi Tuomarila pour “Drifter” et leader pour les albums “La Diversité” avec le guitariste Lionel Loueke, “Liberté” avec le guitariste Hervé Samb ou “Voices” avec Jozef Dumoulin. Pour ce “Pasarela”, l’ancien élève de Michel Herr et de John Lewis au Berklee College a composé 12 nouvelles mélodies aux climats intimistes et feutrés. A la ligne claire du piano, viennent se superposer des nappes atmosphériques de synthétiseurs, la voix feutrée du saxophone ténor et, souvent en arrière plan, le chant de l’accordéon (Timid Statues, Within). Parfois, c’est l’accordéon qui introduit le thème en harmonie avec le piano (Inspirit, Far And Wide), à d’autres moments, c’est le ténor (Beyond The Frame). Sur quatre plages, la contrebasse mélodique de Victor Foulon, le contrebassiste du trio de Jérémie Dumont, vient compléter la palette sonore (Molenbeek, Hideout), parfois avec des effets de percussion des synthés (Pasarela) ou de loops de l’accordéon (Wayfare). Sur Release et Dreamcatcher, les vocalises d’Emily Allison, la complice de Thomas Mayade pour le projet “Lift”, viennent se fondre au chant des claviers. Les climats sont généralement mélancoliques mais parfois le rythme peut s’élever (Hideout) et devenir dansant (Far And Wide). Bref, voilà un album qui s’inscrit bien dans la lignée des disques précédents, par exemple l’accordéon de Dille répond au bandonéon de Gwanael Micault sur The hillock Songstress, mais avec, peut-être, un recours plus fréquent aux différents claviers électriques et à leurs effets.
Claude Loxhay
Concert de présentation de l’album : 08 décembre @ Espace Senghor