Divers : Paradis Improvisé

Divers : Paradis Improvisé

Quatorze perles des « Paradis Improvisé »…

La série est complète : quatorze albums de pianistes en solo – avec quelques invités pour certaines plages en duo – tous enregistrés rue du Paradis à Marseille. C’était un rêve pour Hélène Dumez, il s’est réalisé à quatorze reprises sur le Grand Steinway de son appartement. Chroniquer chaque disque était un choix… que je n’ai pas suivi : choisir un titre par pianiste, un titre qui m’est resté dans la tête bien après la première écoute : il ne s’agit pas d’un « best of », mais plutôt de coups de cœur de l’instant qui changeront peut-être demain après une nouvelle écoute, dans une ambiance différente.


Collection Rouge
Paradis Improvisé
Paradis Improvisé / L’Autre Distribution

Laurent Coulondre « A Trip in Marseille »

Un choix s’imposait, car il aurait à coup sûr occupé une place de choix dans ces deux coffrets : « Petite Louise » de Michel Petrucciani est une petite merveille de sensibilité que Laurent Coulondre prolonge par « Michel on My Mind ». Émouvant.

Alain Jean-Marie « Creole Promenade »

Douce et chaleureuse promenade dans laquelle Alain Jean-Marie nous entraîne, dans des rythmes si caractéristiques qui vous font chalouper, même sur « Morena’s Reverie ».

Carl-Henri Morisset « Individual Dispersion »

Entre racines haïtiennes – « Fenomen Tabou » -, influences US de pianistes – Fats Waller et « Lulu’s Back in Town » apaisé, Mal Waldron – et le très « crooner » « A Nightingale Sang in Berkeley Square », un éventail mélodique et poétique qui fait découvrir un pianiste peu, voire pas, connu chez nous.

Simon Chivallon « Esquisses »

De Sète à Marseille, il n’y a pas loin. « Les Passantes » avec un petit air de Satie a bien sa place entre Chopin, Gershwin et Sonny Rollins.

Bojan Zulfikarpasic « As Is »

Il y a les magnifiques compositions de Bojan Z, mais aussi « Self-portrait in Three Colors » de Charlie Mingus où le piano respire et vibre jusque dans ses entrailles, une conclusion qui prend aux tripes.

Jean-Pierre Como « Com ô Paradis »

On fond dès les premières notes de « Song for Stéphanie », une des sept compositions de Jean-Pierre Como, toutes introspectives, impressionnistes, la classe. « Over the Rainbow » et « Les Siciliennes » complètent un disque à se repasser ad lib.

Leonardo Montana « A Flor da Pele »

Parmi les pianistes qui ont choisi une ou deux pièces en duo, Leonardo Montana a choisi le guitariste Nelson Veras, deux maîtres du toucher délicat, une composition de Chico Buarque à se repasser ad libitum : « O Que Sera ».


Collection Bleue

Paradis Improvisé
Paradis Improvisé / L’Autre Distribution

Pierre de Bethmann « Chaud-Froid »

Une inspiration musicale modelée autour du chaud et du froid, une ouverture quasi monkienne sur le thème éponyme et une clôture tout aussi inspirée sur un thème de Bill Evans. Depuis le trio « Prysm », Pierre de Bethmann m’a toujours séduit et ce n’est pas sur ces envolées paradisiaques que je changerai d’avis.

Baptiste Trotignon « Body and Soul »

Un thème de saxophoniste – on pense à Coleman Hawkins, bien sûr – mais Baptiste Trotignon en donne une version d’une profondeur tellement poétique.

Eric Legnini « Doo We Doo »

De l’album « Six Strings Under » avec le duo de guitaristes Rocky Gresset et Hugo Lippi, cette composition d’Eric Legnini reflète pleinement son goût pour le groove, les pianistes Les McCann ou Ray Bryant.

Thierry Maillard « Asgard »

Le pianiste nous surprend d’entrée par un choix original, le thème du film « Le gendarme de St Tropez » ! Comme quoi, le jazz quand il est entre les doigts d’un pianiste ancré dans sa mémoire peut toucher à toutes les musiques.

Yonathan Avishaï « Retrouvailles »

« Moment’s Notice », développé sur dix minutes, un des titres de Coltrane qui me trotte régulièrement dans la tête. C’est enlevé et raffiné à la fois.

Grégory Privat « Nuit & Jour »

Trois plages intitulées « Nuit » de 1 à 3 jouées sur le Steinway droit de l’appartement. Grégory Privat avait déjà eu l’occasion de le jouer l’année précédente. Puis cinq improvisations de « Jour » sur le grand Steinway. Tendre l’oreille et distinguer les deux instruments.

Yessaï Karapetian « Ker u Sus »

Pour les choix de standards peu ou pas connus : on savoure « Egyptian Dune Dance » de Joanne Brackeen, on s’enthousiasme sur « Chick Monk » de John Patitucci, on fond avec « Guess I’ll Hang My Tears Out To Dry ».

Retrouvez Grégory Privat en interview sur JazzMania.

Jean-Pierre Goffin