Divers : Vocal Girl Groups – Jazz, Pop, Doo-wop, Soul 1931-1062
Frémeaux & Associés ‐ Références catalogue : FA 5847 ‐ Box 3 CDs ‐ Livret + photos, 20 pages
Les groupes vocaux féminins, souvent familiaux (sœurs, cousines) sont apparus à la fin des années ’20 et ont suscité un engouement impressionnant et persistant pendant des décennies avec leurs harmonies vocales dans tous les domaines, du jazz au doo-wop, de la pop à la country et à la soul. Dans une Amérique toujours hantée par ses démons du racisme et des discriminations, il n’est pas étonnant que ce soient d’abord des chanteuses blanches qui aient lancé ce phénomène, ce qui n’enlève rien à leur talent, bien sûr, et il est fort agréable de retrouver des groupes de chanteuses célèbres, souvent soutenues par des orchestres de jazz talentueux, comme les Frères Dorsey, Buddy Freeman etc., ainsi les Boswell Sisters dans quelques-uns de leurs succès (« Mood Indigo », 1933; « Alexander’s Ragtime Band », 1934, etc…), les Andrews Sisters (« Bei Mir Bist Du Schoen », 1937; « Tuxedo Junction »,1940; « Boogie Woogie Bugle Boy », 1941, etc. et d’autres dont des groupes que je connaissais moins voire pas du tout et qui valent le détour comme les De Marco Sisters (« Bouillabaisse », 1953…), les Dinning Sisters (« Aunt Hagar’s Children Blues », 1945), les Fontane Sisters (« Castle Rock », 1951…) et autres King Sisters (« In The Mood », 1939), etc. à retrouver sur le CD1 (26 faces) et au début du CD 2 (28 faces). À noter sur le CD 1, un duo africain-américain, les Dandridge Sisters (Vivian et Dorothy) avec « Minnie the Moocher Is Dead » (1940) en se souvenant que Dorothy Dandridge fit une belle carrière plus tard dans la chanson et au cinéma (« Carmen Jones », « Porgy and Bess »).
C’est à partir du milieu des années ’50 que des groupes de jeunes filles noires vont rejoindre la vague du rock ’n roll et du doo-wop avec, en précurseurs, les Hearts en 1955 avec « Lonely Hearts », suivies d’une foule d’émules comme les Paris Sisters et des groupes venant directement du black gospel et du R&B comme les Enchanters/ Deltones, les Queens de Shirley Gunter, les Cookies (adoptées par Ray Charles qui les rebaptisera les Raelets), les 3 Tones of Joy (avec le Johnny Otis Show), les Quin-Tones, les Chantels, les Bobettes, les Miller Sisters ou les Staple Singers de Pops, Yvonne et Mavis Staples etc., tous et toutes présents sur le CD 2. À la fin des années ’50, les artistes noirs ont voulu franchir la frontière raciale et accéder au circuit blanc au prix d’une édulcoration des rythmes, mélodies et lyrics et ce sont d’autres groupes qui vont occuper le devant de la scène comme les Shirelles, les Blossoms, les Crystals, les Darling Sisters (rebaptisées Ronettes par leur producteur Phil Spector), les Chiffons avec Judy Craig, les Marvelettes, Martha Reeves (et les Vandellas), les Supremes de Florence Ballard puis Diana Ross, les Charmaines, les Tonettes, les Ikettes (de Ike Turner), les Orioles, Patti Labelle et les Bluebelles et les Starlets qui sont à l’honneur dans le CD 3 (28 faces). Elles sont toutes là et c’est à une redécouverte fascinante qu’est confronté l’heureux possesseur de ce coffret qui fait revivre toute une époque et rappelle (ou crée) beaucoup de bons souvenirs.