Dizzy Gillespie Quintet : Gillespiana
L’histoire raconte que, lors d’une tournée en Argentine, Gillepsie fut impressionné par un jeune pianiste qui jouait avec son groupe lors d’une réception organisée pour le trompettiste : il s’agissait de Lalo Schifrin, 24 ans à peine. Gillespie invita le pianiste à New York, mais celui-ci mit quatre ans avant de venir chercher Dizzy dans les clubs de la ville. En remerciement pour l’invitation, Schifrin écrit une suite, un « concerto grosso » pour quintet et ensemble de seize musiciens. Gros succès pour « Gillespiana » et une tournée en Europe en 1960 dont à ce jour, à ma connaissance, il ne restait qu’une (belle) trace : le concert à la salle Pleyel à Paris le 25 novembre 1960 enregistré pour Europe 1 et publié en vinyle. Cinq jours plus tôt, le quintet se produisait à Copenhague au « Falkoner Centret » avec quelques changements dans le line-up : si Schifrin et le saxophoniste Leo Wright étaient bien présents aux deux sessions, la rythmique parisienne était composée de Art Davis à la contrebasse et Chuck Lampkin aux drums, un sixième homme s’ajoutant au quintet, le percussionniste Candido. A Copenhague, quelques jours plus tôt, on trouvait Mel Lewis derrière les fûts et Bob Cunningham à la double basse. La Suite débute par un « Prélude » dans un esprit bop sans concession avec un Leo Wright au septième ciel, il nous épate un peu plus loin à la flûte sur « Blues ». Lalo Schifrin porte sa musique à bout de bras avec des moments de grande finesse, mais aussi des envolées straight qui collent au quintet de Gillespie. Quant à Mel Lewis, il est particulièrement en verve, concluant la suite avec un solo de plus de cinq minutes sur « Toccata ». Après la suite en cinq mouvements, le rappel ne pouvait venir que du répertoire gillespien : « Kush » donne en plus de quinze minutes un parfait éventail des qualités de ce top quintet. Un disque indispensable pour les fans de bop et d’un de ses créateurs.