Eclectic Maybe Band : Again Alors ?
Toujours emmené par le bassiste / compositeur belge, le groupe de Guy Segers publie son troisième album. Evoluant dans un mélange de jazz, de rock progressif tendance école de Canterbury, de musique contemporaine, d’expérimental et de landscape music, E.M.B. est assez inclassable et est une belle continuation de ce style décliné auparavant par des groupes tels qu’Univers Zero, Present ou Magma, ceci pour vous mettre quelque peu sur des pistes. L’album est réalisé en grande partie sous la forme du « cut up » ou de la musique « par correspondance ». Je dis en partie car ce long cd de plus de 70 minutes voit se succéder quatre compositions originales vraiment très singulières et quatre improvisations. Les compositions ont été enregistrées dans divers endroits du monde (Belgique, Allemagne, Espagne, France, Angleterre, USA, Japon) par des musiciens spécialement sélectionnés par Guy Segers. Ce qui nous donne des ensembles variant de trois à huit personnes. Il a ensuite « assemblé » ces prestations en solitaire pour créer une œuvre définitive. Quant aux improvisations, elles résultent d’invitations à des musiciens bien définis, les conviant à passer une journée en studio. Le résultat édité émane de ce que ces musiciens ont joué et qui correspond aux attentes du bassiste /( r)assembleur. Sont sollicités dans l’exécution de ces œuvres, de nombreux cuivres, des cordes, des claviers, une section rythmique mais aussi quelques « machines ». Alors, selon vos goûts personnels, vous serez enclin à apprécier davantage une partie ou l’autre de cette musique. J’avoue personnellement une préférence pour les compositions, sans doute par méconnaissance de l’autre façon de procéder.
Outre les styles et les groupes cités ci-dessus, cette musique intéressera grandement un public déjà acquis à des artistes tels que Frank Zappa, John Zorn ou le groupe anglais Henry Cow. Une musique éclatée des harmonies, des bruitages, des brisures, qui défriche et explose l’ouïe.
D’autres détails vous seront livrés lors de la lecture de l’interview de Guy Segers qui suivra mercredi.