Eric Bibb : Ridin’
Dixie Frog ‐ Références catalogue : DFGCD 8840
Cela fait déjà près de 5 décennies que Bibb nous enchante avec son folk blues proche de la country et au goût de gospel, voire de la soul et c’est encore le cas avec cet album qui paraît deux ans après le précédent, avec un String Band efficace (banjo, guitares, violon…) et des faces en majorité en slow. Ici encore, la lutte pour les droits civiques des Noirs américains, la ségrégation, les lois Jim Crow et toutes les entraves à la liberté l’inspirent et sont au centre de ses préoccupations ainsi, le titre éponyme est une incantation scandée sur le rythme d’un cheval au trot (assez en accord avec la photo de pochette), sur le thème « ridin’ on the freedome trail »… Dans la même veine, « The Ballad of John Howard Griffin », sur un rythme heurté, aborde racisme et ségrégation avec un sous-titre martelé, « Jim Crow Blues »… Les influences gospel, avec chœurs, sont apparentes surtout dans le bien syncopé « Family » et dans le haletant « Tulsa Town ». La tonalité folk est présente partout, ainsi dans un « Sinner Man » enjoué et plein d’entrain, gravé en live avec le E. Bibb String Band au Wheatland Festival et dans le classique « 500 Miles », avec une mélodie superbe dont Bob Dylan et Joan Baez (entre autres) ont donné des versions mémorables et E. Bibb y ajoute sa propre version slow et tout aussi mémorable avec la complainte « 500 miles, loin de chez moi »… Comme c’est souvent le cas, les faces avec guests sont des boosters, ainsi « Blues Funky Like That » en slow mais heurté et funky, mélange adroitement rythmes acoustique et électrique avec Taj Mahal et Jontavious Willis au taquet comme « Call Me By My Name » vitaminé et acide, avec Harrison Kennedy qui aborde encore le thème du racisme « I’m a man, not a boy, call me by my name »… et « Free » avec ses touches africaines dues à Habib Coïté en guest, et son thème récurrent.