Eric  Johanson : The Deep and the Dirty

Eric  Johanson : The Deep and the Dirty

Ruf Records ‐ Références catalogue : Ruf 1305

Johanson (vo, gt, compositions) est né en 1985 à Alexandria en Louisiane, il a fait ses classes à New-Orleans et sur Beale Street à Memphis. Il a beaucoup voyagé et même vécu 4 ans en Nouvelle-Zélande avant de regagner la Louisiane, riche d’expériences qui ont nourri son imagination et ses compositions; il a été découvert par Tab Benoit qui lui a fait graver son premier album en 2017 sur son label (Whiskey Bayou Records), il a ensuite repris la route et entamé une série de tournées mondiales avec Cyril Neville, J.J. Grey & Mofro, les Neville Brothers, Mike Zito et d’autres et, en 2019, il a enregistré un 2e album en duo avec sa cousine Tiffany Pollack pour Nola Blue Records à New-Orleans suivi d’un 3e avec Luther et Cody Dickinson pour le même label.

Son 4e album sort chez Ruf Records avec un titre polémique qui fait référence au Deep South, son répertoire est plus éclectique, hard rock, Americana, New Orleans funk, country, southern rock, soul sur fond de blues traditionnel ouvert aux autres styles modernes; il est à la tête d’un trio talentueux avec Terence Higgins (dms) et Eric Vogel (basse) et c’est Jesse Dayton qui a produit l’album, joué du tambourin (avec Patrick Herzfeld) et co-composé sept des 12 titres avec Johanson qui est l’auteur, seul, des cinq autres. Les thèmes favoris explorent les contradictions et les subtilités de la vie moderne avec un message récurrent « profitons de l’instant présent, c’est tout ce que nous aurons… » comme dans « Don’t Hold Back », du hard rock avec guitare en folie ou « Familiar Sound », « Borrowed Time » (avec slide) et « She Is the Song », bluesy tous trois et en slow; le reste se décline en faces rocks fougueuses et emportées comme « The Deep and the Dirty », « Beyond the Sky » (avec slide), « Galaxy Girl », « Gets Me High » ou « Stepping Stone » et deux faces se détachent nettement pour moi : « Undertow », du R&B fonceur et rentre-dedans avec des passages de guitare épiques et revigorants et « Just Like New », du « down home Delta blues » en slow où Johanson a troqué sa guitare électrique pour une National Resonator métallique; on pourrait y ajouter « Elysian Fields », un bel hommage à cette célèbre avenue de NOLA, allant du Sud au Nord, du Mississippi au lac Pontchartrain avec 6 bandes de circulation, et nommée ainsi en hommage aux Champs-Élysées de Paris. Du beau travail.

Robert Sacre