Errol Garner : Symphony Hall Concert
Mack Avenue / New Arts International
Je me souviens, petit gamin, entendre la musique d’Errol Garner dans les allées du « Grand Bazar », et avoir relié ce style de piano à ce que j’entendais à la maison sur le tourne-disque de mon père. J’ai donc, comme pas mal de gens je crois, souvent associé Garner à la musique de grand magasin. Il a fallu du temps pour me rendre à l’évidence : Errol Garner est un des pianistes majeurs et parmi les plus originaux que le jazz ait engendré.
Et cet enregistrement de 1959 – à l’âge où je montais et descendais les escalators – m’a retourné. Il y avait longtemps, je l’avoue, que je n’avais plus sorti de ma discothèque le « Concert by the Sea » et autres bijoux du pianiste né à Pittsburgh il y a un siècle. C’est fait aujourd’hui. Garner c’est une main gauche à nulle autre pareille, des intros fabuleuses, des improvisations aux ornements surprenants, utilisant les quatre-vingt-huit touches du clavier, un swing imparable.
Intitulée, « Errol Garner, Liberation in Swing », cette sortie pour les cent ans de la naissance de Garner (le 15 juin) comporte quatre lp’s, douze cds et un livret de soixante pages… Mais se contenter, comme moi, du seul cd reprenant neuf morceaux du concert de Boston, est déjà une merveille.