Gaetano Letizia, Beatles Blues Blast
Gaetano Letizia & The Underworld Blues Rock Band,
Beatles Blues Blast
Le répertoire des Beatles est un miroir aux alouettes et un leurre pour d’aucuns. Ainsi, reprendre un de leurs morceaux dans un album, c’est une chose (comme Tommy Castro dans son dernier opus “Killin’ It Live” et beaucoup d’autres avant lui), mais, en faire la matière d’un album complet est hasardeux. Parmi les productions récentes, la seule réussite, à mon humble avis, revient au spécialiste du Hammod B3, Jim Alfredson avec son album “Organissimo – B3tles :A Soulful Tribute To The Fab Four” (2017, Big O Records 2424) (1). Et, c’est de toute évidence lié au fait que tous les morceaux sont en mode instrumental et jazz. Se lancer dans une collection de 17 titres des Fab 4, les chanter en mode R&B/blues ou funk est beaucoup plus casse-gueule (l’instrumental Blackbird est d’ailleurs le meilleur titre sur cet opus). On a beau dire qu’en début de carrière les Beatles manifestait un certain intérêt pour le R&B de Chuck Berry ou encore Little Richard… ils ne s’en sont pas beaucoup inspirés. Les compositions de Lenon et McCartney, voire même de Harrison, dans la suite, planent dans un tout autre registre. Tout cela pour dire que j’ai trouvé un intérêt limité à cet album de Gaetano Letizia et son band. Mais bon, c’est très subjectif, et cela n’enlève rien aux qualités de Letizia comme guitariste et chanteur, de même pour ses partenaires Michel D’Elia (batterie) et Lenny Gray (basse). Je n’accroche tout simplement pas au répertoire auquel ils tentent de coller un fond de swamp rock (Do It On The Road), ou de la ‘surf guitar’ (Money) ou encore un ‘Texas shuffle’ (Taxman une bonne face malgré tout, comme ailleurs, avec tout de même de l’esbroufe inutile à la guitare), et même de la samba (She Came In Through The Bathroom Window), voire encore une touche de rumba (Yesterday). On saluera les efforts, mais je reste sur ma faim. En fait, vous voilà prévenu, tout est dans l’accroche : «17 Beatles smash hits in a fun, funky, bluesy style». Je ne doute pas qu’il y ait des amateurs pour ce genre de production. Tant mieux…Qu’ils se régalent.
Robert Sacre
(1) www.big-o-records.com et www.organissimo.org