Gaume Jazz 2024 ‐ les créations
La quarantième édition du « Gaume Jazz » arrive ces 9 et 10 août. Voici un premier aperçu de quelques temps forts commentés par leurs créateurs.
Re-création du ballet-jazz « No Wall No War »
Charles Loos : J’étais aux USA avec Ali Ryerson lorsque le mur de Berlin est tombé. Aux Etats-Unis, les gens ont été encore plus marqués que nous par la chute du mur de Berlin, c’était pour eux la chute du communisme, alors que nous voyions encore le communisme d’un œil trop bienveillant. Donc, Peter Meckel, le directeur du « Hidden Valley Institue of Arts » m’a demandé d’écrire la musique pour un ballet. J’ai commencé l’écriture alors que c’était la première guerre du Golfe : j’écrivais une œuvre porteuse d’espoir et on retombait dans une atmosphère de guerre. C’est pourquoi j’ai intitulé le ballet « No Wall No War ». On a eu la chance de joindre de très bons musiciens lors de cette première version, il y avait John Ruocco, Ali Ryerson, Dré Pallemaerts, Bas Cooymans. Pour le Gaume Jazz de cette année, Jean-Pierre Bissot m’a demandé de faire une nouvelle mouture, avec deux danseurs chorégraphes et les autres danseurs-danseuses sont des étudiants sous la direction chorégraphique de Marie Simon. Pour cette nouvelle formule, ce sera un quartet au lieu d’un quintet : le piano sera remplacé par l’accordéon de Thibault Dille avec Jean-François Foliez à la clarinette, Boris Schmidt à la contrebasse et Fabio Zamagogni à la batterie.
Carte blanche à Chrystel Wautier
Chrystel Wautier : Le gospel fait entièrement partie de ma vie et c’est sur cette idée d’un concert dans l’église que je suis partie. J’ai grandi avec un père pasteur, mais j’ai beaucoup réfléchi à ces questions. Jean-Pierre Bissot m’a demandé d’associer deux autres chanteuses au projet et j’ai trouvé l’idée géniale de réaliser une création dans ce contexte, avec un investissement que permet la carte blanche. J’ai choisi deux chanteuses qui étaient dans la même démarche que moi, avec des textes qui donnent une autre dimension. On discute à trois et on crée une thématique ensemble sur les textes. Jill Suykerbyuyk est une ancienne élève, j’aime beaucoup la fragilité dans sa voix. J’ai aussi proposé à Marie Delsaux parce que je sentais qu’elle était dans la même démarche que moi. Marie Delsaux c’est « Lady Cover », elle chante dans les gros festivals, à Forest National, et ça la touche beaucoup d’explorer une autre façon de voir la musique au Gaume Jazz. Les musiciens du groupe sont ceux avec lesquels je travaille depuis toujours : Cédric Raymond, Lorenzo di Maio et Jérôme Klein.
Un des axes de cette année-anniversaire, c’est de faire jouer des musiciens professionnels de la province du Luxembourg qui ont du talent, voici Rémy Labbé et Johan Dupont.
Rémy Labbé : Il s’agit d’un projet né d’une carte blanche. A l’époque en 2021, j’ai fait venir un groupe d’amis que j’ai rencontré à Berklee. Pour l’album, j’avais envie de ne pas prendre un sax comme dans les combos habituels de jazz, et j’ai pris un trombone. Ça marchait super bien et j’ai pensé à Phil Abraham qui a été motivé par le projet. On a enregistré et l’album est sorti en mai 2023. C’est un groupe qui n’a pas beaucoup tourné et que vous entendrez au Gaume cette année. Avec Phil Abraham (tb), Amaury Faye (p), Alexandre Gilson (cb) et Raphaël Pannier (dr) le vendredi 9 aout.
Johan Dupont : J’ai commis mon premier album en trio, c’est la première fois que je m’autorise à avoir quelque chose à dire ! Ça fait quelques années que c’était sur les rails, mais trouver les gens, ça prend du temps et je suis quelqu’un d’assez lent. J’ai choisi des musiciens que je connais depuis très longtemps et qui brassent large : jazz, pop, classique… Pour moi la musique est a avant tout un langage et le disque est la synthèse de 40 ans de vie musicale : j’ai fait de la fanfare, du café concert, du classique, du jazz, c’est un peu la somme de tout ça avec deux merveilleux musiciens. C’est aussi un hommage à ma petite fille qui n’est plus là et c’est ma manière d’être avec elle. Avec Stephan Pougin aux percussions et Bo Waterschoot à la basse. Le samedi 10 août.
« Jazz off » spécial piano solo du 25 juillet au 11 août dans des endroits multiples avec Ivan Paduart, Nicola Andrioli, Olivier Collette, Johan Dupont, Anne Wolf, Mathilde Renault, Igor Géhénot, Margaux Vranken, Fabian Fiorini, Renaud Crols et Julien Borman (au piano du pauvre, l’accordéon !)