Gerigk – Lanes – Mellan : Commons
Un trio est à l’œuvre. Dépourvu d’un batteur, il rassemble un contrebassiste (Jonas Gerigk), un guitariste (Luis Lanes) et un… sousaphoniste (François Mellan). Pour inhabituelle qu’elle puisse paraître, cette combinaison n’en est pas pour autant douteuse. « Les sons naissent, circulent, se transforment en développements organiques et se transforment à nouveau », indique leur notice de présentation. De circulation, il est effectivement question dans leur démarche tant on perçoit bien à quel point chacun est lié aux autres, chacun se mouvant à sa manière, jouant et se jouant de sa mobilité respective. Un travail pleinement collectif et revendiqué comme tel. Les compositions sont d’ailleurs conçues par les trois. Elles relèvent davantage d’exercices d’improvisations ou d’un atelier de création que d’une écriture sur papier. Pour décrire ce travail, le trio évoque un « espace sonore » ou une « sculpture sonore à plusieurs niveaux ». Au-delà des mots, les huit morceaux de « Commons » requièrent une écoute attentive et tolérante. Loin des formules traditionnelles à trois piano/basse/batterie ou saxophone/basse/batterie, où les jeux se font et se défont au détour de scénarios somme toute souvent prévisibles, cette alliance en appelle à l’attention de l’auditeur. S’il joue le jeu, il découvrira, en partie, les arcanes du sousaphone – que l’on appelle également le soubassophone – et s’émerveillera peut-être de la façon dont cet étrange instrument, apparenté au tuba-contrebasse, peut pallier l’absence de percussions.