Giancarlo nino Locatelli : Tilietulum solo version
Ce n’est pas la première fois que nous vous parlons de Giancarlo nino Locatelli. Il y a quatre ans, nous vous présentions son Trio Pipeline où il officie aux côtés du bassiste Andrea Grossi et du batteur Cristiano Calcagnile. Plus récemment, nous évoquions son album en duo avec Barre Phillips. Depuis quelques années, son nom est indissociable de celui du label We Insist! ancré dans la périphérie milanaise dont il est un des maillons forts. Clarinettiste adroit et inventif, il a joué dans le passé avec Peter Kowald, le pianiste Alberto Braida, a revisité Steve Lacy et a collaboré à des formations plus larges, comme le Multikulti Ensemble de Calcagnile. Ce disque le voit se recentrer sur lui-même. Il y présente quatorze pièces qui sont, pour la plupart, des piécettes avoisinant les deux minutes quand ce n’est pas tout bonnement la minute. Locatelli débute calmement avec sa seule clarinette alto. Viennent ensuite se greffer des sonnailles (cloches de vache), sa voix et les sons générés par les mouvements de son corps. Le tout se concentre sur une grosse demi-heure. Une démarche qui tient à la fois de l’exercice physique, tant on perçoit assez vite qu’il pousse son instrument dans ses recoins intérieurs, mais aussi d’une forme de méditation sur le son et les formes qu’il induit. Giancarlo explique que le terme « Tilietulum » renvoie à ses souvenirs lointains de la vallée de Tallegio, dans la province de Bergame, où il passait des heures à écouter les troupeaux de vaches paître, agitant leurs cloches, chacune produisant un son un peu différent de l’autre, générant malgré elles une sorte de concert. Le disque a été enregistré à Area Sismica, un des hauts lieux de l’avant-garde jazz du nord de l’Adriatique, un gage de qualité.