Giovanni Dal Monte : Anestetico
Le disque se découvre et se présente comme un diptyque. Le volume I intitulé « Neolìtico » aligne une grosse dizaine de pièces à dominante électronique, souvent rythmées et parfois dansantes mais rarement transcendantes. Le second, « Evìtico », propose des compositions plus tempérées, à prépondérance atmosphérique. Des dires de son auteur, « Anestetico » ne témoigne pas seulement de la brutalité d’une époque, mais suggère aussi un remède possible pour la conjurer. La cure adopte la forme d’une injonction : « l’empathie et la compassion sont les émotions que l’humanité et l’individu doivent développer s’ils veulent survivre et voir survivre la planète » commente Dal Monte dans la notice biographique qui accompagne le disque. La pochette fait écho à ce message en montrant un être humain non genré.e se tenant debout au milieu des gravats jonchant la nef d’une église. Tout cela n’est guère joyeux mais colle somme toute à l’air du temps. Au final, ce sont les quelques rares morceaux où les voix – celles d’amis invités – se manifestent qui donnent un peu de relief à cet album qui se plaît à se draper de gris et de grisaille. Quand on sait que Giovanni Dal Monte a composé des bandes sonores pour des films comme « Nosferatu » ou, plus récemment, « LA Zombie », on comprend mieux son inclinaison naturelle pour cette couleur…