Glauque au Centre Culturel de Chênée (14/09/22)

Glauque au Centre Culturel de Chênée (14/09/22)

Glauque (Austral-Boréal 2019) © Quentin Perot

La découverte

Août 2019, Bucolique Festival à Ferrières. Claque monumentale face à la puissance du groupe que je viens de découvrir. Des textes conscients et inspirants, un flow aussi novateur que particulier, le tout appuyé par des instrumentations percutantes. Le résultat est époustouflant. Deux mois plus tard, confirmation au festival urbain Austral-Boréal, à Liège, où ils déchainent le public.

Ils n’ont peut-être pas gagné le Concours-Circuit en 2018, mais le tremplin offert par leur deuxième place leur a ouvert les portes. Cette année-là, ils feront donc le Bucolique et l’Austral-Boréal, mais aussi le Bota, les Ardentes, le Cabaret Vert, le Lasemo, Dour, à domicile au Verdur, et tant d’autres lieux de prestige.

Le coup d’arrêt donné par le COVID allait donner au groupe une opportunité. Celle de se poser après tant de dates en Belgique, mais aussi à l’étranger. Et donc aussi le temps d’enregistrer les nouveaux morceaux écrits sur la route, et déjà joués lors des derniers shows.

Un double EP

Le résultat ne se fait pas attendre : 4 singles en presqu’un an et un EP aussi attendu que surprenant en 2020. Si les 4 derniers morceaux sortis en single figurent bien sur la galette, ils s’y trouvent deux fois.

Deux releases pour trois des quatre pistes. Deux versions qui contrastent par leur intensité. Plus frontale et puissante pour l’une, plus diffuse, et délicate pour l’autre. Le groupe se dévoile plus poétique, plus romantique. Les textes emprunts de mélancolie nous avaient déjà mis sur la piste, mais là, la douceur est assumée. Le piano trouve enfin une place toute naturelle dans leurs compositions revisitées. Jusqu’ici, et pour une raison qui échappe un peu aux membres du groupe, le piano n’avait jamais trouvé le chemin du studio, et encore moins du camion de tournée. Un comble pour des pianistes !

Glauque © Quentin Perot

Retour attendu

Après cette pause forcée, le groupe enchaine les dates en Belgique rarement, à l’étranger souvent. France, Suisse, Allemagne… sur le plan international, les Namurois commencent à se faire leur place.

Ce concert au Centre Culturel de Chênée, c’est donc une des rares dates en Belgique, et surtout probablement une des dernières avant longtemps. Si le groupe semble fort occupé sur les planches et sur les routes, un album est malgré tout sur le chemin des bacs (et des plateformes de streaming, mais il faut avouer que c’est vraiment très beau, un vinyle).

Glauque © Quentin Perot

Puissance…

Même s’ils ne sont plus que 4 sur scène au lieu de 5, le groupe est fidèle à son image et n’échappe pas à sa réputation. Il n’y a pas de piège, pas de déception. Dès les premières mesures, dès les premières notes, dès les premiers beats, je retrouve ce groupe puissant que j’ai découvert il y a maintenant trois ans. Le flow si particulier, si authentique, si honnête est resté le même. L’écriture trouve son écho dans la musique qui la porte, la transcende. Et de puissance il est encore question quand il s’agit du jeu de lumière sur scène. Un light show qui a de quoi ridiculiser les formations les plus folles. La technologie midi et le time-coding des effets lumineux apportent une précision et une rapidité d’exécution qu’un être humain ne pourrait à aucun moment atteindre. Même dans ses rêves les plus fous. Et pour être fou, ça l’est complètement. Les mots sont difficiles à trouver pour exprimer la beauté et l’intensité du mariage entre le son et la musique.

… et délicatesse

Glauque © Quentin Perot

Nouvelle facette de nos quatre bonshommes montrée sur le dernier EP, la délicatesse s’invite aussi pour la soirée, et a offert une respiration entre les morceaux les plus énervés. Pas de doute, la maturité assumée du groupe le projette dans une nouvelle dimension encore plus incroyable et qui laisse entrevoir un futur ni louche, ni sordide, ni sinistre. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il tirera sur le bleu-vert.

Pour ma troisième fois avec Glauque, je n’ai pas été déçu du voyage, qui fut intense et passionnant. A quand la quatrième, la cinquième, et celles qui vont suivre ?

Glauque © Quentin Perot

Glauque © Quentin Perot
Glauque © Quentin Perot

Glauque © Quentin Perot

Glauque © Quentin Perot

Glauque © Quentin Perot

Glauque © Quentin Perot
Glauque © Quentin Perot

Glauque © Quentin Perot
Reportage photographique de Quentin Perot