Grant Haua : Mana Blues
Dixie Frog ‐ Références catalogue : DFGCD8841
Haua est Néo-Zélandais d’origine maorie, il est adepte d’un rock assaisonné au R&B et il est aussi un farouche amateur de rugby, ce que révèle la photo de pochette : en cette année de coupe du monde de rugby il a adopté le fameux « Haka » de ses compatriotes, les All Blacks, avant chaque match : yeux exorbités et langue tirée. Précédemment, il s’était révélé un guitariste acoustique talentueux, ici il est passé à la guitare électrique et il y est tout aussi doué. Il parle de la guerre dans deux titres épiques et véhéments (1) : « Pukehinahina » (avec Mathieu Jourdain, drums et Laurent Lacrouts, guitare électrique, tous deux du groupe The Inspector Cluzo qui commence par une longue intro en langue maorie, comme les refrains, quant aux couplets, en anglais, ils retracent, avec rage et véhémence, The Battle of the Gate, où des Maoris ont défait et tué un paquet de soldats anglais, ce chant est un hommage à ses ancêtres (tipuna). Dans la même veine, il y a aussi « Embers », une complainte lyrique et triste inspirée par les atrocités et massacres de la Shoah et aussi par les morts du débarquement en Normandie (dont certains de ses ancêtres), voire ce qui se passe maintenant en Ukraine (1). Il chante aussi l’amour avec des titres comme « Jealousy » et « To Be Loved », des ballades dansantes dotées de belles mélodies. Son inspiration concerne aussi des grands noms de la musique à respecter comme « Billie Holiday », sur un rythme d’enfer, ou Blind Willie Johnson dont il reprend « My Time of Dying » dans une version rock véhémente qui décoiffe; il chante aussi les douleurs de l’âme et/ou du corps dans « Aches », bien scandé et entraînant, ou le chaloupé « Blame It on Monday » ainsi que la recherche des choses simples, dans « Good Stuff ». Impressionnant et recommandé.
________________________________
(1) Les paroles de ces deux morceaux sont à lire et à méditer dans les notes de pochette.