Gratitude Trio, Alive

Gratitude Trio, Alive

Gratitude TrioAlive (El Negocito)

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Un trio saxophone, basse,batterie : une formule qui ne pardonne pas la moindre faiblesse. On a eu de célèbres exemples de réussites : Sonny Rollins, Elvin Jones avec Joe Farrell, Ravi Coltrane avec Reggie Washington, et, chez nous, Erwin Vann avec Reggie Washington et Stéphane Galland. Première évidence : il faut un saxophoniste au potentiel énorme, capable d’envolées lyriques comme de déchaînements libertaires et un son réellement personnel : avec Jeroen van Herzeele, pas de problème (Mâäk, MikMâäk, quartet de Ben Sluijs, album “Da Mo”, en quartet avec Fabian Fiorini, Jean-Jacques Avenel et Giovanni Barcella). Il faut aussi une rythmique solide, capable de véritablement propulser le soliste : c’est le cas ici. Professeur aux Conservatoires de Perpignann et de Montpellier, Alfred Vilaylek a une solide expérience : il a fondé le Collectif Koa, avec lequel il a rencontré Mâäk en 2014, il dirige le Big Band du Conservatoire de Perpignan, il a fait partie du sextet de Serge Lazarevitch (un des professeurs du Séminaire de Jazz du Conservatoire de Liège dans les années 1990, membre de l’Orchestre National de Jazz de Claude Barthélemy) et de Joël Allouche (batteur du projet Chemins croisés de Nathalie Loriers avec Gianluigi Trovesi). Après avoir abordé le jazz dans le Sud de la France, Louis Favre vient au Lemmensinstituut de Louvain, étudie la batterie notamment avec Dré Pallemaerts, accompagne Selah Sue et fonde un quartet avec Steven Delannoye. Au répertoire, uniquement des compositions originales : deux du bassiste, une de Louis Favre, trois de Jeroen van Herzeele, dont une reprise, Nicolette, à un précédent trio (avec Otti van der Werf et Stéphane Galland) et une composition/improvisation collective en forme de coup de poing. L’album démarre en fanfare avec Psalm de Jeoen. Boubou d’Alfred, sur un tempo plus apaisé, permet un beau dialogue entre ténor et basse. Nicolette s’ouvre sur une belle intro solo au saxophone ténor, propulsé, ensuite,  par le rythme assez binaire impulsé par la rythmique. Le Pardon Infini débute par un solo de basse de deux minutes qui met le trio sur orbite, Cri se veut étonnamment plus lunaire, tandis que Gifle 2 est un vrai morceau coup de poing très free. L’album se clôt avec Snakes de Jeroen et ses envolées libertaires. L’enregistrement live restitue bien l’énergie primale du trio : une vraie découverte. Après l’album, vivement les concerts !
Claude Loxhay