Great Black Music : en exposition aux Halles de Schaerbeek jusqu’au 20 décembre
Great Black Music © France Paquay
« Great Black Music » : cette expression qui donne son nom à cette exposition, on la doit au groupe de free jazz Art Ensemble Of Chicago. La bande à Lester Bowie entendait ainsi appuyer un tacle à l’attention de la musique écrite occidentale, essentiellement jouée par des blancs. Les Halles de Schaerbeek vous invite à une immersion musicale (comptez au moins trois heures de visite) dans la culture d’origine africaine, importée des ancêtres victimes de l’esclavagisme ou encore bien présente aujourd’hui sur le continent « noir ». En vérité, et on s’en rend compte dans la deuxième salle de l’exposition, il existe plusieurs cultures africaines. L’Afrique y est représentée sous la forme d’un puzzle cathodique / mapping qui met en exergue les spécificités régionales du continent, de l’éthio-jazz de l’Est (fantastique Mahmoud Ahmed) aux cérémonies festives du Nord etc.
Plus loin, on quitte l’aspect géographique pour se pencher sur le « pourquoi » historique, développé sous la forme de nombreux étendards qui retracent l’histoire du peuple africain, ses luttes, ses (r)évolutions. De la préhistoire jusqu’à l’affligeante mise à mort de George Floyd, étouffé par la bêtise et l’incompréhension. Vous vous en doutez, chaque propos est appuyé par une illustration sonore… le thème du mouvement « Black Lives Matter » étant accompagné par la musique de N.W.A. (Niggaz Wit Attitudes).
Pour la quasi entièreté de la visite, il sera d’ailleurs question d’enfiler son casque et d’introduire le jack à une multitude d’endroits / stations où chacun est invité à s’imprégner de la culture africaine. Dès la première salle, des documentaires biographiques (environ trois minutes par artiste) retracent la vie d’une trentaine de légendes d’origine africaine ou qui s’en sont inspirés (Elvis, le plus noir des chanteurs blancs…). C’est ainsi que l’on constate que la musique noire a touché l’essentiel des genres musicaux qui nous font vibrer aujourd’hui : le blues, le jazz (Miles, Coltrane, le Duke), le rock (Hendrix), la soul (James Brown, Aretha Franklin), la musique pop (Michael Jackson), le reggae (les Wailers), le hip hop, …
On vous en expliquera également les raisons (Malcolm X et Martin Luther King sont régulièrement cités) et les souffrances que certains d’entre eux ont dû endurer avant de devenir légendaires (Nina Simone, Salif Keïta, Fela Kuti, …).
Même si elle n’a pas l’ambition d’être exhaustive (ce serait vain), cette exposition regroupe sur 600 m² l’essentiel de ce que nous pensions savoir de la musique en général, de ses origines africaines bien souvent. Une magnifique (re)mise au point développée en thématiques et regroupant sur cet espace des centaines de documents sonores et visuels qui défilent sur un rythme africain… A la réouverture des lieux, il vous restera encore un peu de temps, avant que cette exposition rejoigne la ville de New York où elle prendra encore plus de sens.
« Great Black Music ».
Jusqu’au 20 décembre aux Halles de Schaerbeek.
Il convient de se munir de son propre casque ou d’écouteurs filaires (l’application « bluetooth » n’est pas disponible).
Renseignements pratiques.
Great Black Music © France Paquay
Great Black Music © France Paquay
Great Black Music © France Paquay
Great Black Music © France Paquay
Great Black Music © France Paquay
Great Black Music © France Paquay
Great Black Music © France Paquay
Yves «JB» Tassin / Reportage photographique © France Paquay