Ilya Dynov : Bridges
De New York nous parvient le premier album du batteur (mais aussi professeur) Ilya Dynov. Une première réalisation pour laquelle il a composé neuf titres et s’est entouré de remarquables instrumentistes, soit le contrebassiste Lonnie Plaxico (Art Blakey, Jack Dejohnette, Cassandra Wilson), le trompettiste Alex Norris (Mingus Big Bands) et l’efficace jeune pianiste coréenne, établie à New York, Jihee Heo. Non seulement les éloges fusent à son égard en tant que révélation via un premier album en trio, mais elle est aussi la productrice de ce « Bridges ». Le quartet nous propose un jazz relativement classique, un jazz bien ancré dans les traditions immuables et qui combine virtuosité, mise en évidence de chaque artiste via des prises en leader à tour de rôle. Ceci implique forcément une certaine liberté de création, d’improvisation. Mais Ilya Dynov ne néglige pas le sens de l’harmonie dans ses compositions. Et dans ces moments plus mélodiques, chacun revient prendre sa place et participe à l’élan du quartet. Il n’y a pas de grandes surprises dans cette musique, nous découvrons simplement un jazz bien maîtrisé, remarquablement joué et qui doit être d’une belle efficacité dans un club, face à un public habitué à entendre son jazz quelque peu routinier. Au final, cela doit encore faire beaucoup de monde. Mais retenez bien le nom de Jihee Heo, cette remarquable pianiste qui m’a charmé tout au long de l’album et qui me semble avoir une belle destinée.