
Ingi Bjarni : Hope
Lorsque l’on parle de « jazz nordique », il importe d’étendre le territoire visé au-delà de la Scandinavie. Ce qu’on oublie bien souvent de faire. Certes, la Norvège plus particulièrement demeurera toujours un fournisseur sinon privilégié, du moins incontournable. Mais d’autres pays comme la Lettonie, l’Estonie, la Finlande (pour n’en citer que quelques-uns) entreront eux aussi en considération. Ajoutons-y l’Islande d’où provient le pianiste Ingi Bjarni Skúlason dont le nom se trouve ici abrégé. Au-delà du débat géographique qu’il suscite, le jazz nordique évoque quelques clichés bien connus : les grands espaces, les atmosphères aériennes et les publications du label ECM qui en a garanti un fonds de commerce. Il ne fait aucun doute que cet album « Hope » ne ferait pas tache au catalogue… Qui plus est, un acteur bien connu du label apparaît au générique, le contrebassiste Anders Jormin. Le quartet se complétant par deux musiciens locaux, le batteur Magnús Trygvason Eliassen et le guitariste Hilmar Jensson (co-auteur de deux albums publiés chez El Negocito). Bref, la chronique de ce disque échappe peu aux lieux communs. Bien que l’univers d’Ingi Bjarni soit personnel, il serait difficile de décrire sa musique autrement. Les mélodies sont fortes, les ambiances songeuses, voire mélancoliques (cet album est lié au processus de deuil qui a suivi le décès de sa mère). Ce septième album du pianiste (son premier en quartet) s’inscrit parfaitement dans le courant nordique et à vrai dire, c’est bien là une forme de compliment !