Isthme, Mirages

Isthme, Mirages

Kymatic

Certains aiment se mettre en danger. Pousser le volume de l’ampli à son maximum, multiplier les effets de saturation. Ou, au contraire, s’exhiber dans le dépouillement le plus total. Et qu’importe si les notes ne se marient pas de façon tout à fait harmonieuse entre elles. C’est l’attitude qui compte. D’autres choisissent par contre la sécurité des sentiers balisés. L’esthétisme de la belle mélodie à tout prix. Isthme appartient à cette seconde catégorie. Articulé autour du guitariste Vincent Arnaud (qui, à l’occasion, empoigne également l’oud), le quintet parisien privilégie le beau à la rébellion. Tout en franchissant des frontières de temps à autre. Une touche d’Orient ici, un peu de rock là-bas, … Isthme revendique ses sources d’inspiration : le guitariste autrichien Wolfgang Muthspiel, le batteur américain Brian Blade. Mais on pourrait en citer tant d’autres ! Car en vérité, la première source d’inspiration que les cinq musiciens devraient s’attribuer, c’est la tradition. Pas de vagues, un plan bien établi (et respecté à la lettre). Alors oui : ce premier album résonne comme le chant des cigales dans une nuit provençale. Plutôt que de leur reprocher, on leur accordera avec bienveillance une bonne cote d’encouragement. Un encouragement à casser un peu le jeu et à se donner le droit d’ouvrir davantage les vannes de l’interdit. Et qui sait si l’oasis ne se trouvera finalement pas derrière ce Mirage

Yves «JB» Tassin