Itamar Borochov : Arba
Quatrième album (« Arba » signifie « quatre » en hébreu) du trompettiste Itamar Borochov dont nous avons fait la connaissance en septembre 2018 pour la sortie de « Blue Nights » sur le label Laborie. «Arba » plonge plus que le précédent dans l’univers du Moyen-Orient auquel le trompettiste est très attaché. Le phrasé et les inflexions de la trompette quart de ton qu’il utilise n’y sont évidemment pas pour rien, tout comme son étude du « maqamat » propre à la musique traditionnelle orientale. Autre nouveauté sur « Arba », le chant très expressif du trompettiste (notamment sur le prenant « Ya Sahbi ») emporte l’auditeur dans les volutes de cette sphère musicale. Côté accompagnateurs, on retrouve les Américains Rob Clearfield au piano et Jay Sawyer aux drums, et le frère d’Itamar, Avri, contrebassiste, sur « Blue Nights » est ici au oud, une formule qui lui avait réussi sur l’album précédent, Rick Rosato à la contrebasse étant le petit nouveau de la formation. On ne résiste pas au côté chaloupé des mélodies du trompettiste, ni aux moments de tendresse poétiques ou à l’intensité de certains passages, comme sur le doublement de tempo sur « Bayat Blues », Itamar Borochov plongeant spontanément dans les racines du jazz années 50, pour enchaîner avec « Who Shall Grant Me flight » dans une intimité profonde. Un album varié dont les sources vont de la tradition orientale au meilleur de la période cool du jazz. Hautement recommandable.
En concert au Hnita (Heist-op-den-Berg) le 2 octobre et au C-Mine (Genk) le 4 octobre.