Jacopo Ferrazza : Prometheus

Jacopo Ferrazza : Prometheus

Teal Dreamers Factory

Le contrebassiste romain Jacopo Ferrazza nous propose un voyage musical inspiré par la figure de Prométhée. Ferrazza explique que « Prométhée représente l’homme contemporain opprimé par les peurs, le conformisme et le doute. Le feu, symbole de vitalité, d’intuition et de créativité, devient une métaphore du potentiel humain qui, en résistant aux pressions extérieures, évolue et retrouve son essence authentique ». Pour ce cinquième album personnel, Ferrazza, que l’on a connu comme sideman auprès de grands noms du jazz italien (Enrico Pieranunzi, Enrico Rava, Fabrizio Bosso, Paolo Fresu…) ou international (Dave Liebman) est accompagné des mêmes musiciens que l’on retrouvait sur son album précédent, le très beau « Fantàsia », à savoir Enrico Zanisi au piano, Valerio Vantaggio à la batterie, Livia De Romanis au violoncelle et Alessandra Diodati au chant. Le chant est ici omniprésent : la voix élégante et souvent angélique d’Alessandra Diodati vient se poser sur des constructions aux ambiances les plus diverses (éthérée le plus souvent, onirique par moments, mais qui peut également être explosive comme dans « Titan Rises »). Les huit compositions (toutes écrites par le contrebassiste) nous font découvrir une combinaison sophistiquée et très personnelle avec des influences telles que le jazz bien sûr, mais également la musique de chambre ou le rock (et plus particulièrement le prog : à l’écoute de ce disque, j’ai souvent pensé au groupe Renaissance, débarrassé de son côté grandiloquent) avec des changements de couleur fréquents au sein d’un même titre, où une musique d’ensemble a été privilégiée et où les solos sont assez peu nombreux et assez courts. Avec cette œuvre raffinée et harmonieuse, avec sa créativité et sa musicalité si personnelle, Jacopo Ferrazza se confirme comme une des valeurs sûres du jazz européen.

Sergio Liberati