Jean Louis Marchand : Je ne suis pas tombé
« Je marchais sur le droit chemin lorsque tu m’as coupé la route. J’ai perdu l’équilibre, mais je ne suis pas tombé ». « Je ne suis pas tombé », le double vinyle que nous tenons ici entre les mains et les oreilles, s’inspire d’un texte de la poétesse syrienne Maram Al-Masri. Sans doute aussi d’une période difficile de la vie de son auteur, le clarinettiste / claviériste franco-bruxellois Jean Louis Marchand, parti en solitaire avec son studio mobile sur les routes de France, à la rencontre des musiciens qui l’accompagnent sur ce disque. Un disque qui surprend par son audace, par l’aisance contrastée avec laquelle il nous permet de pénétrer dans l’intimité de son auteur. Le vinyle accentuant un peu plus encore ce ressenti, voire la proximité des acteurs. Des duos pour l’essentiel, qui mettent en présence le Rhodes ou la clarinette de Marchand et, au fil des rencontres (fortuites ?), un saxophone, un violon (magnifique danse nuptiale conviée entre le violon de Ruben Tenenbaum et le Rhodes sur les neuf minutes que compte « Là-bas »), un accordéon diatonique, une autre clarinette et même la voix de la Strasbourgeoise Jeanne Barbieri. Quelques rencontres qui donnent vie à des musiques mélancoliques qui, on s’en rend vite compte, méritent quelques écoutes avant d’en appréhender l’atmosphère bienveillante. Jean Louis Marchand nous livre ses tourments sans pudeur sur une musique inclassable, poétique, contemplative et qui se savoure dans un silence profond. Attention à la marche !
