
Jelle Van Giel’s Close Distance Band : All I Hear
Avec « The Secret of Bluebell », cet album démarre plein gaz ! Pratiquement sous le signe du lion, en mode hard avec ses déflagrations sonores distordues. Mais très vite, le piano prend le relais avec ses arpèges et ses mélodies fortes. Un partout… Pouvions-nous nous attendre à cela ? Pas du tout, si on se rappelle : 1) que Jelle Van Giel, le leader / compositeur des neuf titres de « All I Hear » est un batteur. Qui, ici, délègue la direction d’une bonne partie du chantier à ses partenaires ; 2) parlons-en du Close Distance Band, trois top-musiciens de la scène jazz flamande : Roeland Celis à la guitare, Ewout Pierreux aux claviers et Yannick Peeters à la contrebasse… Pas mal ! Les écarts entre l’énergie dégagée au départ et la subtilité des paysages sonores qui suivent, semblent être abyssaux. Mais très vite, le bien nommé « Little Dreamer » et « Unsung Hero », avec le jeu aérien de Pierreux, dévient le propos de sa trajectoire initiale vers la sérénité. On se dit alors que la force de ces compositions réside dans leurs mélodies fortes, le fil rouge de l’album. A raison : le batteur anversois ne déviera plus de cet objectif réconfortant. Non, « All I Hear » ne transgresse pas les codes, que du contraire. Rien de bien neuf sous ce soleil flamand, juste la certitude de trouver ici encore de quoi s’abreuver agréablement à la fontaine d’un bon jazz (« pas jazz »).