Jî Drû : Fantômes
Label Bleu / L’autre distribution
Comme le fantôme, la musique est invisible, impalpable. Elle comble (avec bonheur) les vides qui se forment autour des humains, elle nous rassemble, elle nous ressemble. En choisissant ce thème comme sujet du second album enregistré sous son nom, le flûtiste / producteur / arrangeur Jî Drû s’aventure dans ces espaces laissés libres autour de nous tous. Néanmoins, cet album, « Fantômes », est un album d’associations, de collaborations. Ce jazz moderne et épuré (1), Jî Drû n’aurait sans doute pas pu en façonner les contours sans la présence précieuse de ceux qui l’assistent ici, à la tête desquels on retrouve la voix terriblement touchante de sa compagne, l’actrice / chanteuse Sandra Nkaké, qui plus est largement impliquée dans l’écriture. Le quartet de base comprend également Mathieu Penot (drums) et le claviériste Pierre-François Blanchard et se trouve renforcé par la présence de deux violoncelles ainsi que par le spoken word du rappeur américain Mike Ladd, sur un titre. Sans envolée mais avec beaucoup de charme et de justesse, les quatorze chansons alignées ici oscillent entre un jazz nocturne et une pop raffinée, qui font de ce « Fantômes » un disque équilibré qui fait du bien à l’âme.
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(1) La note qui accompagne la copie promotionnelle renvoie à ce qui se fait de mieux en matière de jazz moderne et épuré : Melanie De Biasio, Portico Quartet et Cinematic Orchestra.