Jim Doherty’s Spondance

Jim Doherty’s Spondance

Livia Records

Une nouvelle sortie du petit label irlandais Livia est généralement une bonne nouvelle. Celle-ci concerne la réédition d’un album de 1986 que le pianiste Jim Doherty a enregistré en octet à Los Angeles. Ayant réuni la crème de musiciens de session locaux (comme, entre autres, le tromboniste Randy Aldcroft et le trompettiste Bobby Shew), le disque fut réalisé sur deux jours : le premier pour les répétitions et le second en studio pour l’enregistrement. Pour la petite histoire, Jim Doherty est aussi connu pour avoir été le premier, pendant une audition en 1960, à identifier le talent exceptionnel du guitariste Louis Stewart, ce qui permit à ce dernier d’entamer une carrière de musicien de jazz. Les voici réunis sur « Spondance », album ambitieux puisqu’il ne s’agit rien moins que d’une suite complexe composée par le leader avec en tête une histoire et des personnages incarnés par les divers instruments. Du coup, tout le monde a la chance de briller dans cette musique de type mainstream soigneusement arrangée. Ça sonne comme un petit big band (on pense parfois à Count Basie comme sur « Sergeant Bones ») et le swing est presque toujours présent au fil des six mouvements de la suite. Quant à Louis Stewart, on ne l’entend évidemment pas autant que sur ses albums personnels, mais ses interventions sont toutes superlatives. Que ce soit sur le tempo medium de « Nordic Maiden », sur la ballade romantique « When Two People Meet », ou sur le flamboyant et cuivré « Maybe It’s You », Louis est à l’aise partout et prouve une fois encore qu’il était, aux côtés de ses pairs comme Kenny Burrell ou Pat Martino, l’un des guitaristes de jazz les plus accomplis de son temps.

Pierre Dulieu