Joe Barr with Breezy Rodio : Soul for the Heart
Dixie Frog ‐ Références catalogue : DFGCD 8827
Le nom de Joe Barr ne vous est peut-être pas familier. Pourtant, ce chanteur / pianiste a une superbe voix… plus soul que cela, tu meurs ! Il fut et reste un habitué des blues highways et il a écumé tout ce que Chicago compte comme bars à blues, et ce depuis la belle époque. D’abord chanteur au Walton’s Corner, il s’est mis ensuite au piano et aux claviers. Du Pepper’s au Keyman’s, il a pu accompagner les plus grands comme Howling Wolf, Luther Allison, Z.Z. Hill, Freddy King et plein d’autres. Il a fait partie du Nate Turner Band durant 7 ans, puis il forma son Soul Purpose Band qui a fait les beaux soirs du club de Koko Taylor sur Wabash Avenue. C’est Cookie Taylor, la fille de Koko qui devint son agent. Depuis 2007, Joe Barr et son band jouent tous les mardis au Kingston Mines, N. Halstead street dans le quartier Nord, de 10h pm à 3h30 am. Joe est un « musician’s musician » super connu dans le milieu et attirant une foule d’amateurs de soul blues partout où il se produit comme, par exemple, le guitariste Breezy Rodio qui, lorsqu’il faisait partie du Linsay Alexander Band se hâtait, à la fin de ses prestations avec Linsay au Blue Chicago (Clark Street) de gagner le Kingston Mines pour assister au dernier set de Joe Barr.
Les 2 musiciens ont sympathisé, sont devenus amis, se sont associés pour jouer dans un club du South Side et ils ont décidé d’enregistrer un album studio… voilà le résultat. C’est du soul blues à l’ancienne, celle du chitlin-circuit où la voix de Barr, enfumée et graveleuse, convient à merveille, et où le jeu de guitare de Rodio apporte beaucoup de feeling, de même que l’orgue de Chris Foreman (1) et la section cuivres. Petit bémol, il n’y a aucun titre original, rien que des reprises (mais Barr s’est inspiré à bonnes sources). En outre, 8 faces sur 10 sont en tempo lent ce qui dessert celles dont la mélodie est assez banale comme les 3 titres de Johnny Taylor (sauf « Try Me Tonight ») et quelques autres. Heureusement, il y a aussi des classiques indémodables aux mélodies plaisantes où Barr lui-même, Breezy Rodio et Chris Foreman se défoncent sans compter. Et donc il n’y a pas de quoi bouder son plaisir, avec d’ excellentes versions du « Drown in My Own Tears » (Ray Charles) et de « A Woman Was Made to Be Loved » (Tyrone Davis) ou encore, en médium, « Ain’t Nothing You Can Do » (Bobby Blue Bland) et « To Know You Is to Love You » (BB King).
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(1) Aveugle, Chris Foreman est une légende vivante à Chicago, tant dans le domaine du jazz que dans le R&B, le blues et la soul. Son talent est hors normes et il est très sollicité en studio par une foule de groupes et de solistes.