John Hollenbeck, April in Paris…
Voici le début de l’entretien du compositeur, arrangeur, percussionniste, vibraphoniste américain John Hollenbeck, réalisé par Laurent Poiget et publié par nos amis de
La suite sur leur site et un nouvel entretien ici pour le début de 2012, à la veille d’une tournée européenne du Claudia Quintet, un des nombreux projets musicaux de John.
John Hollenbeck
John Hollenbeck nous parle de composition, d’improvisation, de l’Orchestre National de Jazz, de ses compagnons en musique et, bien sûr, du fameux Claudia Quintet dont il est l’âme.
Citizen Jazz a profité, au printemps dernier, de la présence à Paris de John Hollenbeck pour s’entretenir avec lui de composition, d’improvisation, de l’Orchestre National de Jazz, de ses compagnons en musique et, bien sûr, du fameux Claudia Quintet dont il est l’âme, et qui publie son nouvel album, « What Is the Beautiful ? »
Le festival Banlieues Bleues a vu se produire par deux fois, cette année, John Hollenbeck, batteur, multi-instrumentiste, leader et compositeur dont l’influence ne cesse de croître auprès des jeunes musiciens, tels ceux de l’Orchestre National de Jazz pour qui il a écrit Shut Up And Dance”.
Tant son big band, le « John Hollenbeck Large Ensemble » – avec lequel il invente une nouvelle écriture pour grand ensemble – que sa formation-culte, le Claudia Quintet à la fois si jazz et si inclassable – lui ont conféré l’aura d’un jeune créateur qui pourrait bien marquer pour longtemps l’histoire des musiques improvisées.
– Dans une de vos récentes interviews, vous disiez composer souvent dans les chambres d’hôtel ; avez-vous profité de votre séjour parisien pour écrire de la musique ?
Pour l’instant je profite de la présence de ma femme qui vient de me rejoindre à Paris. Ma vie de musicien nous avait séparés depuis plusieurs semaines. Mais en effet, je compose actuellement pour le Claudia Quintet, et il m’est arrivé de le faire aussi bien dans les transports que dans les hôtels…
– Le quintet sera-t-il encore un sextet ?
Oui, c’est probable. Le sixième membre sera cette fois Kurt Elling qui y dira des poèmes.
– Il récitera et il ne chantera pas ?
J’y travaille en ce moment et je ne suis encore sûr de rien. Mais il est si bon en tant que récitant…
– Theo Bleckmann ne risque-t-il pas d’en prendre ombrage ?
Ça pourrait se produire, en effet… Mais Kenneth Patchen était très influent parmi les artistes dits de la « beat generation ». Il se trouve que Kurt a une grande connaissance de ce mouvement. C’est donc le bon choix pour ce disque [1].
– Décidément, après s’être transformé en sextet, voici le Claudia Quintet accompagnant des poésies ! On peut dire que l’histoire de votre groupe prend un tour inattendu si l’on songe à ses débuts et à ses premiers disques. Pouvez-vous nous en retracer l’histoire ?
Tout a commencé par un trio que nous formions, avec l’accordéoniste Ted Reichman et le bassiste Reuben Radding.
– The Refuzniks, n’est-ce pas ?
Oui, je vois que vous savez déjà tout ! Un soir, une certaine Claudia, venue nous écouter, nous annonça qu’elle reviendrait à nos concerts. N’étant jamais revenue, elle s’est transformée en mythe. Quand notre bassiste nous a quittés, comme je tenais à poursuivre avec Ted Reichman j’ai monté le Claudia Quintet, baptisé en hommage à Reuben ; c’est ainsi que tout a commencé !