José Privat : Clin d’œil
Dans la famille Privat, je demande le fils : Grégory, auteur d’un magnifique album dont on vous parle cette semaine (Chronique JazzMania). Dans la famille Privat, je demande le père : le voici, José, lui aussi fait partie de la grande famille de la musique, il était le pianiste du groupe martiniquais « Malavoi ». « Clin d’œil » est son quatrième album où il se produit exclusivement à l’orgue Hammond B3. Accompagné par de jeunes musiciens de la Martinique – Elvin Bironien à la basse, Ralph Lavital à la guitare et Thilo Bertholo à la batterie – José Privat nous offre neuf compositions personnelles et une de son fils Grégory qui a arrangé l’ensemble des titres. D’emblée avec « Coin Carbet », on baigne dans l’ambiance chaloupée des îles, magnifiée ici par la chaleur du souffle de l’orgue Hammond que José Privat joue avec une élégance qui fait souvent penser à Eddy Louiss (« Hello Louiss » est une belle et tendre référence à Eddy). Les mélodies sont douces et collent à l’oreille, Ralph Lavital se pose en soliste convaincant sur « Crépuscule » donnant des touches plus électriques à la musique. Sur « Toujou La », une belle ballade co-composée avec son fils, Tricia Evy pose sa voix, avant que le « Clin d’œil » nous emporte dans les îles avec ce soupçon de modernité dans les arrangements. « Ich Tig » est aussi à sa façon un clin d’œil : composé par Grégory Privat, le titre fait référence à un vieux proverbe martiniquais, équivalent à « Tel père, tel fils ». « Reverie Bo Dlo » clôt ce touchant album comme dans un songe dont les dernières mesures nous rappellent combien la musique martiniquaise est un fameux réservoir de bonheur.
Retrouvez l’interview de Grégory Privat sur JazzMania ce mercredi 15 mai.