KAU : Unknown Waveforms
Les Bruxellois prolifiques sortent leur 5e plaque en autant d’années. Autant dire que le trio ne chôme pas ! Comme à leur habitude, c’est une nouvelle direction qui est prise par le groupe qui ne manque aucune occasion de se renouveler, d’explorer la musique, en tout cas, d’explorer la musique qui est en eux. Après un album R’n’B, après un album plus jazz-jazz, après un album rap, après un album rock plus dur, il était temps pour nos trois comparses de se recentrer et d’explorer leur propre univers. Teinté de nostalgie sans jamais tomber dans le pathos et la tristesse, ce nouvel opus aura le mérite de placer les références (voulues ou non) au niveau des plus grands noms de la scène électro expérimentale des années 80-90-2000. Au-delà des sonorités typiques de l’époque, chères au groupe, comme en témoigne leur utilisation quasi systématique des synthés analogiques au travers de leur discographie, le constat est très clair : de Plaid à FSOL en passant par les ambiances chill et post-electro du célèbre Café Del Mar à Ibiza, la mélancolie est présente. La couleur donnée à cet album tire vers le pastel, mais un pastel vif. Il n’est nullement question de tomber dans la ternissure. Pas question de tomber non-plus dans le cramoisi. La musique est belle, bien actuelle et fleure bon ce vent de fraîcheur qui souffle sur nos contrées belges. Si les nuances sont plus subtiles, on reconnaît ce mouvement belgo-bruxellois pareil aux Echt!, Tukan, Jean-Paul Groove, en plus posé, plus délicat. C’est donc un album plein de promesses, tant ce groupe a pris l’habitude de nous surprendre, mais qu’il a à cœur de tenir. C’est plus qu’une invitation, c’est la certitude de trouver l’apaisement dans ce calme vivifiant, presqu’intellectuel. Une sorte de safe-place pour les mélomanes en mal d’hier, mais assoiffés de demain.
