
Kjetil Bjerkestrand : Heks
Kjetil Bjerkestrand n’est pas très connu chez nous, ce qui tranche radicalement avec son pays, la Norvège. Ce claviériste / compositeur / producteur bientôt âgé de 70 ans – et qui n’est donc plus un novice – a multiplié les collaborations dans tous les domaines, que ce soit le jazz, la musique pop (le groupe a-ha) ou les musiques pour films et séries télévisées. Pour n’en mentionner que quelques-uns, citons pêle-mêle les noms de Dee Dee Bridgewater, Ute Lemper, Keith Emerson, Ian Hunter et même Ray Charles. Voilà un gars qui détient une sacrée carte de visite en poche ! Au niveau du jazz à coloration ambient, voire néo-classique, Bjerkestrand a fondé Heks il y a, semble-t-il, pas mal de temps. Je n’ai malheureusement pas pu répertorier la discographie de ce groupe, mais je sais qu’à la base, il s’agissait d’un (fameux) trio composé, outre du claviériste, de Helge Andreas Norbakken aux percussions et de l’inévitable Eivind Aarset aux guitares. C’est bien plus tard que la violoniste Sara Övinge – dont les interventions ne passent pas inaperçues – est venue compléter le quartet en lui donnant une nouvelle dimension sonore.
On a affaire ici à six plages, toutes composées de la plume de Bjerkestrand et qui atteignent en moyenne les six minutes d’écoute. Celles-ci se répartissent équitablement entre arrangements quasi symphoniques et moments plus introvertis. Les premières fusionnent les effets électroniques (les claviers utilisés sont inventoriés sur la pochette interne du CD) et acoustiques (le violon, le piano et les percussions). Rien de pompeux ici, mais il n’en faudrait guère plus… Notons encore que « Heks » est une œuvre qui rend un hommage appuyé à « ceux qui se battent pour la liberté » soit, s’il fallait encore s’en excuser, la réponse de l’agressé à l’agresseur et à tous ceux qui voudraient nous faire croire que les rôles devraient être inversés.