Klein : Sonder

Klein : Sonder

Cristal Records – L’autre Distribution

Petit pays mais grand disque ! Parce que Klein nous vient du Grand-Duché de Luxembourg et que leur premier album est une révélation dans un canevas particulièrement unique : le jazz pop ! Le nom du groupe vient de son principal membre et fondateur, Jerome Klein. Un pianiste, batteur, compositeur qui s’est aussi fait connaître dans nos contrées en jouant notamment avec Stéphane Galland, Antoine Pierre ou Igor Gehenot. Cet admirable groupe est aussi composé de Niels Engel à la batterie, de Pol Belardi au vibraphone mais aussi à la basse et aux claviers et de Charles Stoltz à la programmation et au « sound design ».

A l’exception de « Creator » à la pureté toute pop et composé par Pol Belardi, tous les titres sont issus de l’écriture de Jerome Klein. La musique déclinée par ces quatre musiciens nous emmène, lors des deux premiers titres, dans un univers plutôt calibré pour les passages radios grâce à une combinaison proche de l’alchimie couplet/refrain. En effet « Catharsis » et « Episode » même s’ils contiennent un peu de soft jazz, sont avant tout des chansons aux reflets pop rock mélancoliques, aux sonorités feutrées avec des rythmes qui poussent au déhanchement. Là nous sommes proches d’un mélange qui pourrait intéresser les enthousiastes aux univers de Roscoe, de Son Lux, de Glass Museum. Klein est parvenu à sa quête, à son aboutissement, en diffusant une musique de conciliation. Un voyage entre la pop, le jazz fluide et lounge, le tout souligné par de délicates touches d’électronique. Avec de nombreuses et subtiles interventions du piano et du vibraphone. La combinaison entre éléments électroniques et instruments acoustiques épurés, formant l’ossature du style « Klein ». Mais de nombreuses influences s’interconnectent dans ce disque, même au sein d’un même titre. Je pense notamment à ce « Catalyst » où même un passage progressif jazzy est inséré ! Une autre belle singularité de Klein, ce sont ces quelques titres chantés en anglais et qui renforcent encore le côté chanson et démontrent leur volonté de toucher une large audience. Le déjà nommé « Creator » et la délicate pop électro de « Poem » venant, en fin de parcours, confirmer les sentiments ressentis dans les deux premières chansons.

J’ai appris que Klein ne s’était produit qu’une seule fois en Belgique, il serait temps de les faire revenir. A l’écoute de cette efficace carte de visite, des organisateurs de divers lieux devraient être intéressés. Différents publics aussi devraient être conquis par cette musique conciliante et harmonieuse. Superbe découverte.

Claudy Jalet