Les bandes-son de Jean-François Octave ‐ Paradise Now : Soundtracks for JFO
Qui se souvient de cette compilation mythique du début des années 80 titrée « From Brussels With Love » ? L’édition originale, parue sur cassette, annonçait un label en devenir : Les Disques du Crépuscule, établi à Bruxelles mais revendiquant sa dimension internationale, reprenant des noms qui allaient faire leur chemin (Thomas Dolby, John Foxx, Harold Budd, Michael Nyman… ainsi qu’une interview avec Brian Eno). La pochette, signée par Jean-François Octave préfigurait pour sa part l’estampille d’un graphisme orignal et imagé que l’on allait retrouver par la suite sur de nombreuses productions du label mais aussi sur des posters et affiches de groupes y étant apparentés dont Joy Division, The Durutti Column, Young Marble Giants…
Depuis lors, le chemin de Jean-François Octave s’est poursuivi dans de multiples directions, empruntant des voies parfois très différentes. Plasticien, il a exposé dans des villes clés à travers le monde. Pédagogue, il a endossé le tablier de professeur pendant plus de vingt ans à l’E.S.A. ARTS² de Mons. L’été dernier, il était exposé à Soignies en amont de la Biennale d’art contemporain et du patrimoine ARTour, sur le thème « L’image conjuguée (traits d’union image-texte-son) » dans deux lieux distincts : La Collégiale et l’Espace culturel Victor Jara.
Pour l’occasion, Octave a invité Paradise Now, l’alias musical de Philippe Franck, à composer un environnement musical pour ces deux expositions. Il en résulte un disque qui paraît ces jours-ci sur Transonic, l’alter label de l’association Transcultures – Centre des cultures numériques et sonores – en co-production avec la Galerie Koma (Mons) dont le directeur Jean-Pierre Denefve fut le commissaire de l’exposition Tabula à la Collégiale de Soignies dans le cadre de la Biennale d’art contemporain et de patrimoine ARTour 2021.
. « Soundtracks for JFO » se décline et s’aborde tel un diptyque.
« JHS®/Tabula » reprend quatre pièces conçues pour l’exposition « Tabula » construite à partir du signe/sigle figurant dans la Collégiale et qui apparaît tel un proto-logo de l’histoire de l’image. Méditatives et impressionnistes, incorporant ci et là quelques samples de voix oubliées, elles accompagnent le travail d’Octave sans chercher à le concurrencer.
« S-S-S », anagramme renvoyant au Sens, au Sexe et au Siècle, sert en réalité de prétexte à une réflexion d’Octave sur l’image et les mots, entamée depuis les années 80. Cette seconde partie du disque comporte huit morceaux qui puisent dans les notes et dessins accumulés par Octave au fil des années sous forme de petits carnets, d’agendas et, plus récemment, sous format numérique. Entre journal intime et réflexions socio poétiques, ces extraits du « Diary » du plasticien sont lus par lui, et par son amie Jeannine Dath, dans la plus simple expression vocale. Et c’est peut-être cette simplicité qui leur confère une spontanéité et un naturel attachant. Alternant entre rythmiques vives et moments d’accalmie (« Le bruit des Belges »), la musique de Paradise Now sert, à nouveau de manière fort complice, le propos de Jean-François Octave.
Le disque est accompagné d’un joli livret de 24 pages reprenant des illustrations des travaux d’Octave qui ont été exposées à Soignies lors d’ARTour, les extraits de son journal mis en voix sur cet album et des notes explicatives.
Une sélection d’images de Jean-François Octave seront exposées avec les environnements sonores de Paradise Now (+ performance) dans “Merveilleux et magnifique” à la Galerie Koma (Mons) du vendredi 7 juillet au dimanche 15 août 2022 inclus.
Paradise Now
Soundtracks for JFO
Transonic