Les nuits et les jours de Querbes (Capdenac-Gare, 2 au 4/08/24)
Pour sa 27ème édition, l’autoproclamé « plus petit des grands festivals de jazz et de littérature » s’était choisi un thème inspirant : « Le Roi est nu » ! Au-delà de l’étonnement bien innocent de l’enfant du conte d’Andersen, ce thème aborde avant tout le pouvoir, l’autorité, quelle que soit leur nature.
Rendez-vous nous était donné à Capdenac-Gare, une petite ville de province située au bord du Lot, dans l’Aveyron, où nous serons reçus comme… des rois.
Journée 1 : le vendredi 2 août
Le Festival démarre à proprement dit vers 17 heures, quand un public curieux et attentif se réunit autour du kiosque de la ville pour assister à la présentation des quatre écrivains retenus pour cette édition : la Genevoise Marcia Burnier, le Franco-tunisien Yamen Manai, la Toulousaine Violaine Bérot et le Haïtien Jean d’Amérique. Quatre comédiens invités (deux hommes, deux femmes) lisent ensuite quelques passages des livres édités.
Plus tard dans la soirée, nous nous retrouvons sous la Halle du marché pour une nouvelle lecture (« Les habits neufs de l’empereur ») qui précède le premier concert « jazz » du festival. Celui-ci nous est offert par Petite Lucette, un quintette à résonance poétique emmené par la jeune saxophoniste Clémentine Ristord.
La soirée s’achève au Kioske avec une dernière lecture, la pièce de théâtre d’Alfred Jarry, « Ubu-roi ».
Journée 2 : le samedi 3 août
Dès lors, c’est dans le très joli parc de Capèle que nous nous retrouverons dorénavant. Avec, sous les arbres, de nouvelles lectures qui mettent en valeur nos quatre écrivains, mais aussi des débats, un repas, des animations musicales pour petits et grands et des concerts estampillés « jazz » qui ont lieu pour leur part sous chapiteau. La météo est plus que clémente ! Avant de nous rendre au Parc, nous nous donnons à nouveau rendez-vous à la Halle du marché où s’ébranle la Fanfare de la Touffe, après une répétition sans doute aussi calamiteuse que réjouissante. On le devine rapidement, cette fanfare-là a pour seul et humble objectif de démontrer (comme l’ont fait les punks en 1977…) que « chacun peut le faire ». Certes, il ne faut pas attendre de ces gais-lurons (souvent des villageois ou des bénévoles du Festival encadrés par de « vrais » musiciens) qu’ils nous produisent la note juste ou un tempo régulier… Mais quel bonheur de les suivre dans les rues sous le regard incrédule des passants venus « faire leur marché ».
Côté concerts, c’est la violoncelliste franco-bruxelloise Adèle Viret qui ouvre le bal en quartet. A ses côtés, on retrouve les inséparables Wajdi Riahi (piano) et Pierre Hurty (batterie). Oscar Viret (trompette) complète le quartet. C’est la Mer de façon générale qui servira de fil rouge pour cette prestation très réussie. La Méditerranée sans doute, mais aussi la Mer du Nord quand Oscar Viret nous propose des phrases qui nous rappellent le jeu de Arve Henriksen. On attend impatiemment l’album prévu en octobre !
La suite de la soirée s’écrit à trois. Le trio Designers revendique un héritage bien connu – Esbjörn Svensson Trio – mais c’est plutôt aux Mancuniens de GoGo Penguin auxquels nous pensons. Designers se compose du contrebassiste bruxellois Joachim Florent, du batteur italien Francesco Pastacaldi et du pianiste finlandais Aki Rissanen (que nous avions découvert chez Edition Records). Leur musique est vibrante, puissante. A suivre, c’est certain !
Journée 3 : dimanche 4 août
Après avoir visité la très jolie Capdenac-le-Haut qui surplombe la ville festivalière, nous rejoignons le Parc pour un « déjeuner sur l’herbe » et de nouvelles lectures qui précèdent une dernière « prestation » de la Fanfare de la Touffe, cette fois associée au Grand Orphéon et qui, à deux, forment alors L’Orchestre National de Querbes… C’est coloré… oui, un peu plus sérieux cette fois.
Côté musical, le quartet Chocho Cannelle emmené par la harpiste Camille Heim clôture les festivités. Pas tout à fait… Le Festival de Querbes n’existerait pas sans convivialité ni bonne humeur générale. Une fête et un banquet rassemblent bien évidemment ceux qui ont contribué – de près et de loin – au succès de cette édition ! Jusqu’au bout de la nuit…
Merci aux bénévoles, merci à Jean-Paul et à David qui ont su nous accueillir si chaleureusement.
Le portfolio signé France Paquay sera publié ce samedi 21 septembre.