Lizz Wright : Shadow
Blues & Greens Records / Lightyear / Virgin
En deux décennies, la chanteuse américaine a gagné son statut de star dans le monde du jazz, du rythm’n blues, de la soul. La preuve, ses invitations sur des albums de Joe Sample, David Sanborn ou Toots Thielemans. A ses débuts, elle appréciait aussi le gospel et le blues et nous pouvons affirmer que « Shadow » est une déclaration d’amour envers ces styles, mais aussi d’autres. Elle avait introduit la soul et le folk après quelques albums et ces styles apparaissent aussi sur son dernier CD. Sans oublier qu’il y a aussi de la country conviée ici. Un effet de mode ? En tout cas, elle surfe sur cette vague country qui est en pleine euphorie avec les succès de Taylor Swift et de Beyoncé ! Avec une production irréprochable, entourée de musiciens remarquables et secondée par quelques choristes renommées (Angelique Kidjo, Meshell Ndegeocello), Lizz nous invite dans son vaste monde musical qui voit défiler de la pop folk (« Sparrow »), du gospel (« Root Of Mercy »), du blues (« Sweet Feeling »),de la sirupeuse muzak « à la Cher » (« No More Will I Run »), un magnifique titre (« This Way ») qui évoque l’univers feutré de Daniel Lanois avec de belles secondes voix, une superbe guitare et le son caractéristique de l’orgue B3. Des pareils, on en redemande ! Comme auparavant, elle nous propose quelques reprises. Notamment Caitlin Canty et sa country (« Lost In The Valley ») magnifié par le violon de Trina Basu et elle s’attaque aussi à la folk anglaise via une délicate reprise d’un titre de Sandy Denny (« Who Knows When The Time Goes ») écrit pour son groupe, le Fairport Convention, dans les sixties ! Au rayon plus jazz crooner, elle nous décline sa version d’un titre de Cole Porter (« I Concentrate On You »). Comme vous l’avez compris, cet album alterne les styles avec comme constantes, une certaine retenue, une certaine douceur et surtout une magnifique voix qui enrobe les onze titres proposés. Sans oublier toutes les interventions des deux organistes sur B3 ! Au rayon des titres imparables on citera la plage titulaire, le funky chaloupant « Your Love » et, je le redis, l’exceptionnel « This way ». Le reste est du bon boulot, c’est musicalement un sommet mainstream, les fans devraient être ravis et finalement ce sont eux la cible.
Lizz Wright en concert : au Théâtre André Malraux (Rueil-Malmaison) le 11 octobre, à la Salle Poirel (Nancy) le 12 octobre, au Tourcoing Jazz Festival le 15 octobre et à Anvers (De Roma) le 16 octobre.