Lorenzo Di Maio : Ruby
Après « Black Rainbow » en 2016 qui offrait un jazz mélancolique et « Arco » en 2021, un disque sophistiqué incluant un quatuor à cordes, le guitariste Lorenzo Di Maio poursuit son évolution personnelle en proposant un troisième album qui, cette fois, combine acoustique et électronique, ce dernier aspect étant imputable à l’utilisation occasionnelle d’un Fender Rhodes mais surtout, sur le plan des basses fréquences et des textures, aux synthés analogiques Moog et Prophet de Cédric Raymond. Une autre caractéristique du son de ce groupe est la frappe de Pierre Hurty dont le beat appuyé et parfois lancinant répond globalement à une approche plus fusionnelle – et même pop à certains moments – que jazz. Les atmosphères des différents titres sont variées. Certains comme « Everglow » et « Melancholia » (avec son « Intro » minimaliste détachée) sont des moments suspendus, intimistes ou rêveurs qui vous prennent par la main pour un voyage intérieur. D’autres comme « Tenacity » ou « Woodstock 99 », tout en restant mélodiques, sont marqués par un groove propice à de subtiles envolées de piano, acoustique ou Rhodes, par Wajdi Riahi et d’une guitare électrique toujours très expressive. « Night Shade » est porté par un beat marqué de nature électroacoustique qui évoque une déambulation nocturne et rend ce morceau plaisant et accessible. Enfin, avec sa mélodie simple et son rythme emprunté à des tropiques imaginaires, « Mystery Light » qui clôture le répertoire évoque un jazz clubbing de l’aube pour danseurs tardifs. Après un « Arco » chambriste et raffiné qui mêlait tradition du jazz et classique européen, l’éclectique « Ruby » et son jazz smooth d’un nouveau genre visent un public plus large qu’il entraîne sous un arc-en-ciel chatoyant et pourvoyeur d’émotions. Décidément, les disques de Lorenzo Di Maio se suivent et ne se ressemblent pas !