Luca Aquino : Lunaria 2

Luca Aquino : Lunaria 2

Parco Della Musica Records / Xango Music Distribution

L’usage de machines électroniques dans le jazz pourrait rebuter certains puristes. Personnellement je trouve cet apport bénéfique dans beaucoup de cas. Comme ici sur cet album du trompettiste compositeur italien Luca Aquino (il joue aussi du bugle et des machines électroniques). Un musicien, inspiré par Miles Davis et Chet Baker, qui a sillonné le monde avec des sommités telles que Sting, Manu Katché, Jon Hassell ou Lucio Dalla. Un musicien qui aime aussi les Doors (un album nommé OverDOORS) et le Jefferson Airplane parmi d’autres. Et qui, après douze ans de mise en veille suite à divers projets, à une longue maladie, a vu le groupe Lunaria se reformer après un concert qu’il a donné en duo à l’Umbria Jazz Festival et où il a retrouvé ses anciens comparses. Avec son quartet, baptisé « Lunaria 2 » qui comprend Giovanni Francesco à la guitare électrique, Marco Bardoscia à la contrebasse et à la basse électrique ainsi que Gianluca Brugnano à la batterie, percussions et aux effets électroniques, nous sommes immiscés dans un nu-jazz de très bonne facture. La trompette s’impose tout au long d’un album de quinze titres, mais qui nous offre six relectures de morceaux emblématiques pour certains. Notamment une superbe version du « Can’t Help Fallilng in Love » d’Elvis Presley, l’étonnant « Ironic » d’Alanis Morissette, le « Nature Boy » popularisé par Nat King Cole, le mélodieux « Killing Me » de Sasha Keable et Jorja Smith… Le trompettiste s’est produit sur quelques sites archéologiques prestigieux notamment en Jordanie et en Syrie et a tourné dans toute l’Europe, dont les Balkans. Quelques musiques du monde se laissent entendre dans son jazz mélodique, sensible, charmeur. Mais il ose quand même le mélange de rythmiques sud-américaines avec de l’improvisation free sur « Nicolino Locche ». Mais dans son ensemble, cet album charme par sa douceur, par ses accointances extra jazz, par son inventivité et par le jeu d’un trompettiste exceptionnel. Quinze très bons moments.

Claudy Jalet