Mahalia Jackson : Complete Mahalia Jackson – Intégrale vol.19, 1962

Mahalia Jackson : Complete Mahalia Jackson – Intégrale vol.19, 1962

Frémeaux & Associés ‐ Références catalogue : FA1329

Une loi européenne sur l’exploitation du domaine public interdit la publication des enregistrements post-1962 de Mahalia Jackson sans payer les ayant-droits. Ce « volume 19 » conclut donc cette intégrale jusqu’à nouvel ordre, sauf découverte éventuelle de documents inédits antérieurs à 1962, débouchant sur un « volume 20 »… Qui vivra verra. Les 6 premières faces (sur 16) ont été enregistrées par Mahalia à Hollywood, CA, le 22 mars 1962, avec un orchestre conduit par le pianiste Edward C. Robinson et une chorale dirigée par Thurston Frazier sur 4 faces. La première partie de cette séance se trouve sur le « volume 18 ». Comme d’habitude, Jackson s’y révèle grandiose, avec une voix ample et conquérante, une décontraction totale et un talent sans affectation. Grâce à Robinson et Frazier, cela swingue à tout va ! Cela commence en fanfare avec un « Lord Don’t Let Me Fail », une valse gospel où une Mahalia en verve est boostée par le piano de Robinson. Cela continue de la même manière dans l’excellent « I Couldn’t Keep It to Myself ». Et puis il y a les splendides valses gospel à trois temps comme « It’s in My Heat », « No Other Help I Know » et « Without God I Could Do Nothing » (avec de belles parties de piano de Robinson et d’orgue dues à Albert A. Goodson). Quant à « It Took a Miracle », c’est une ode à l’Amérique, bourrée d’émotion contenue, avec une certaine solennité et de l’ampleur. Les faces 7 à 13 datent de juillet 1962, avec orchestre et chœurs, sous la direction de Johnny Williams, à Hollywood toujours. Ce sont des chants de Noël qu’elle avait pour la plupart déjà enregistrés auparavant, mais c’était une commande. Et Mahalia a fait le job, de bonne grâce, avec sérieux, foi et conviction, comme toujours. L’accent est mis sur la solennité voire la grandiloquence. C’est lisse et pauvre en syncopes mais c’est beau. La chorale prend le dessus sur l’orchestre et manque de punch, mais l’album était destiné au grand public, blanc en particulier, ceci explique cela. Tous les classiques sont là, de « Go Tell It on the Mountain » à « Silent Night, Holy Night », en passant par « Sweet Little Jesus Boy », « Joy to the World », « O Little Town of Bethlehem »… Seuls trois de ces chants sortent de l’ordinaire. Deux sont nouveaux dans le répertoire de la diva, (« What Can I Give » et « Christmas Comes to Us All Once a Year ») et elle n’a gravé le troisième, « A Star Stood Still », qu’une seule fois, en 1956. Mais tous les trois sont aussi solennels que les autres titres de cette séance.

Robert Sacré