Makaya McCraven : Universal Beings E&F Sides
L’histoire de ce batteur / producteur n’a rien d’un long fleuve tranquille. Le garçon était prédestiné à une carrière musicale, sans aucun doute ! Né à Paris, Makaya grandit entre les fûts de son père, batteur dans des orchestres de jazz, et les vocalises de sa mère, une chanteuse d’origine hongroise. La famille quitte l’Europe pour le Massachusetts où le garçon achève sa formation de musicien. Makaya gravit sans doute les échelons de la renommée un peu plus vite que les autres, et ses qualités de batteur / producteur / DJ ne tardent pas à être reconnues à plus grande échelle. Mais venons-en à nos petits « êtres universels » dont la genèse remonte à 2017, année durant laquelle Makaya McGraven décide de prendre la route pour aller à la rencontre de la nouvelle vague du jazz. Cela ne vous aura pas échappé, nous abordons ici les faces E et F du projet qui compte déjà un double album (les faces A à D) publié en 2018, également chez International Anthem. Makaya McCraven enregistre à l’époque les sessions de quatre concerts donnés dans quatre villes différentes : New York, Chicago, Londres et Los Angeles. Autour de lui et selon la ville visitée, on retrouve la crème du nouveau jazz : Joel Ross, Shabaka Hutchings, Kamaal Williams, Jeff Parker, Ashley Henry, Nubya Garcia, … Le disque est acclamé par la presse à sa sortie, mais l’exploitation du reste des bandes attendra encore un peu… Makaya McGraven s’immerge en effet dans un autre projet, la relecture de la musique de Gil Scott-Heron à l’occasion du dixième anniversaire de « I’m New Here » (une commande de XL Recordings). La suite des « Universal Beings » nous arrive aujourd’hui, accompagnant le documentaire du même nom filmé par Mark Pallman dans les coulisses de la tournée. Quatorze nouvelles pièces totalement improvisées. En maître de cérémonie, le batteur imprime le rythme et choisit la teinte. Autour de lui, on s’adapte, on s’écoute, on teste… Parfois, on laisse même Makaya McGraven se débrouiller seul, ce qui donne lieu à des solos assez incroyables. Qu’importe la formule, à deux (contrebasse / batterie), à trois (avec saxophone et claviers) ou en formation plus étendue, la magie opère. A l’image de son patron laborantin, les « Universal Beings » sont rassembleurs et déconcertants…
Yves «JB» Tassin