Malleus Trio : On/Off 

Malleus Trio : On/Off 

Autoproduction

Le jazz du Malleus Trio se joue sans fioritures, sans artifices. Loin de la boîte à maquillage. Il nous vient de Vancouver et met en présence trois protagonistes : Ben Brown aux fûts, Dominic Conway au ténor et Geordie Hart à la basse. Ce jazz-là pourrait se jouer dans un club new-yorkais chichement éclairé, avec un verre de bourbon de qualité posé sur la table. Si on se trouve bien au Canada, on se situe également dans la galaxie du Bad Plus, quand ce trio nous secouait (ce qui n’est malheureusement plus le cas), avec une touche rock façon Morphine, ce groupe américain que nous apprenons tous à regretter. Comme le suggère le recto de la pochette, cette musique-là a vécu sa nuit dehors, sous la pluie et dans le froid. Ne vous inquiétez pas outre mesure. Ce jazz sans abris se porte bien. Mieux, il vous porte quand le besoin d’un break se fait ressentir. Un besoin largement satisfait sur la longueur, car en plus d’être sincère, le Malleus Trio est généreux. Quatorze titres pour septante-deux minutes au chrono ! Ce plaisir, on ne le mesure cependant pas sur la longueur, mais bien sur l’intensité. Rien à dire, là aussi on est servi… Laissez donc tourner en position « on ».

Yves Tassin