MannGold, MannGold de Cobre
MannGold, MannGold
Et nous voici à nouveau confrontés à l’éternelle question/débat : les Gantois de MannGold ont-ils leur place dans les colonnes d’un magazine de jazz ? Clairement plus « around » que « jazz », ce sextet atypique (formé de deux batteurs) qui vogue sur plusieurs sphères, mérite en tout cas qu’on leur accorde une attention particulière. « MannGold » constitue le deuxième effort du groupe. Il suit de deux ans l’album « MannGold de Cobre » pour lequel il s’était adjoint une section de huit (!) souffleurs… On imagine l’énergie que leur musique devait produire sur une scène !
Enregistré dans des conditions « live » à Bristol par Stuart Matthews (producteur entre autres de Portishead et de Massive Attack), « MannGold » démarre toutes voiles dehors par quelques tranches de bravoure, dans la plus pure tradition du « rock épique » (Golpe, mais aussi plus tard Glückskugel). Plus loin (Stunde Null, DMB) le groupe déploie une énergie rythmique que les New-yorkais de Sonic Youth n’auraient sans doute pas reniée. Subtile et entêtante (MannGod) la musique du groupe peut aussi s’accorder un répit… On pense tout particulièrement à Boogie, un interlude instrumental tendu qui se muera vite en envolée psychédélique version Pink Floyd première décade. En guise d’apothéose, ce disque accrocheur s’achève par un Ballad for Daria H shamanique. Il existe bel et bien une nouvelle scène jazz-rock enthousiasmante en Flandre. MannGold y occupe une place de choix, aux côtés d’autres groupes « around » tout aussi dynamiques (Nordmann, Dans Dans, Flying Horseman…).
Joseph « YT » Boulier
Manngold sera au Zaradi Tebe Festival de Gand, le 23 juin.