Manu Louis : Club Copy
Du groupe Funk Sinatra à la direction de l’imposant ensemble Orchestra Vivo et sa « Music for Trees » jouée en live et en hommage à Garrett List, on peut dire que le champ d’action de Manu Louis est étendu et versatile. Se partageant entre Berlin et l’Espagne, notre compatriote publie avec « Club Copy » son troisième album sur le label bruxellois (en version digitale et vinyle uniquement). Pourvu d’une étrange pochette, sorte d’aquarelle rappelant « Abbey Road » des Beatles, quant au logo, sur le CD promo reçu, il évoque la banane de Warhol pour le Velvet Underground ! Cet album, il l’a composé, joué et produit, et il s’est aussi chargé de l’écriture des paroles. Il assume le chant en français, anglais et espagnol tout en recevant le soutien de trois voix. Notamment celle de Lynn Cassiers sur trois titres. L’album est relativement court, dix chansons pour 28 minutes. Du très bref « Full » (49 secondes) au plus long « Ecology » (4’31), Manu Louis nous emmène dans un ovni incluant des musiques électroniques, avec, parfois des effets sur les voix et souvent dans une optique dance ou avec l’envie de se situer dans une ambiance un brin pop orchestrale surréaliste. Il y a des sonorités étranges, des gimmicks efficaces, de l’arty pop, trois courtes plages invitant à la rêverie (« Flu », « Full », « Winter »), un dépouillé électro-pop-Devo- new wave (« Economy »), du sautillant, du syncopé et une alternance entre les beats, parfois légers ou alors plus appuyés, soutenus. Tous ces assemblages, ces dépaysements nous valent un album léger, décalé, une gâterie bien étrange qui devrait séduire les amateurs d’électro dance un peu tordue, barrée dans lequel j’inclurai même les accros du label français Tricatel, voire ceux d’Aksak Maboul ! Énigmatique, surprenant, efficient. Il sera en concert au Rockerill à Charleroi le 10 novembre, en plein milieu d’une tournée européenne.