Margaux Vranken & Farayi Malek : Constellations

Margaux Vranken & Farayi Malek : Constellations

Autoproduction

Tout le monde se souvient de « Purpose » (en 2020), « Songbook » (en 2022) et, entre les deux, un « live au Gaume Jazz » tous trois sortis chez Igloo Records, et l’on peut dire que Margaux Vranken a marqué ainsi de son empreinte le jazz belge. La pianiste propose aujourd’hui « Constellations », quatrième album – en autoproduction cette fois – enregistré essentiellement à Los Angeles en 2022 avec des musiciens locaux. Rappelons qu’elle a passé un ou deux ans à la prestigieuse Berkelee College of Music de Boston et qu’elle y a fait quelques rencontres décisives. On retrouve donc, sur cet album, Lior Tzemach (g), Luca Alemanno (cb) et Diego Alvarez (perc) et surtout l’étonnante et merveilleuse vocaliste Farayi Malek. Cette dernière, qui a collaboré, entre autres, avec Danilo Perez (dont l’album fut nommé aux Grammy en 2023) est dotée d’une large tessiture vocale qui lui permet d’embrasser tant le jazz, la pop que la soul. C’est évidemment cela qui est mis en évidence dans ce duo piano-voix. Le toucher aussi chaleureux que cristallin de Margaux Vranken se marie idéalement aux cordes vocales d’une éblouissante souplesse de Farayi Malek. Allez écouter le titre qui donne son nom à l’album (« Constellations ») ou « Golden Prison » pour n’en citer que deux. Mais n’oubliez pas de vous laisser prendre aussi par « I Could Stay » ou « Streams ». La forte complicité qui existe entre les deux artistes permet un jeu aussi fluctuant que maîtrisé ainsi qu’un lâcher-prise naturel et fécond. Les arrangements subtils d’orchestrations et des chœurs, jamais lourds ni envahissants, amènent justement autant de consistance que de légèreté. Ajoutez à cela les paroles poétiques, souvent pleines de prises de positions ou altruiste, et vous comprendrez peut-être où veut évoluer Margaux Vranken (et Farayi Malek) dans la grande constellation du jazz.

Jacques Prouvost