Massimo Biolcati : On a Misty Night

Massimo Biolcati : On a Misty Night

Sounderscore

Voici ce que l’on peut classifier comme un album de jazz traditionnel et moderne issu de New York. En tant que leader, ce contrebassiste publie son quatrième album sur lequel il a fait appel à deux musiciens relativement courtisés, populaires et renommés au sein de la scène jazz locale. Si Massimo Biolcati est un musicien très demandé, il est essentiellement connu pour ses collaborations avec des artistes tels que Ravi Coltrane ou Lionel Loueke. Le saxophoniste ténor (il joue aussi de la clarinette basse) qui l’accompagne est John Ellis. Il a joué notamment avec Charlie Hunter et Bobby Previte. Le trio est complété par le batteur Jonathan Blake qui a officié précédemment auprès de Tom Harrell, Wayne Shorter et David Sanborn. Un trio de virtuoses qui va mettre son talent au service d’un répertoire fait de reprises de morceaux de standards du jazz. Mais pas de ceux que tout le monde connaît depuis des lustres. La plage titulaire est une composition harmonique du pianiste Tadd Dameron, elle est fortement revisitée puisque l’instrument basique n’est pas présent ! Idem pour celle du tromboniste Frank Rosolino, pour le guitariste Bill Frisell, pour le classique « The End of a Love Affair » d’Edward Redding. On quitte quelque peu ce jazz moderne pour « la bossa-nova » revisitée rythmiquement d’Antonio Carlos Jobim, on reconnaît en filigranes « For all We Know » une composition, récompensée d’un award, écrite par des membres du très populaire groupe du début des seventies, Bread et qui sera reprise ensuite par les tout aussi populaires Carpenters. L’album se termine par un véritable et très beau standard du jazz « East of the Sun » de Brooks Bowman. Le mérite de ce trio de virtuoses, c’est qu’il s’est approprié ces compositions en leur apposant un souffle nouveau et retenu. La belle exploration d’un répertoire moins connu duquel ils maintiennent ou font ressurgir les beautés. Au travers d’une simplification évidente mais convaincante. Une toute belle et sage relecture magnifiée par une belle pochette.

Claudy Jalet