Mathieu Robert : Fifteen Resonances
L’édition 1970 du « Dictionnaire de la musique contemporaine » publiée par Larousse qui habite ma bibliothèque ne comporte pas d’entrée pour le mot « souffle ». C’est une carence. Ce terme serait pourtant bien à propos pour tenter de décrire la démarche musicale qui occupe Mathieu Robert sur cet album. Un disque dédicacé, dédié au saxophone soprano. Pas moins de trois saxophones, différemment accordés, sont utilisés, ainsi qu’accessoirement une shruti Box (instrument indien à anches libres proche de l’accordéon) et une collection de bols chantants. Mathieu a composé cette quinzaine de résonances où le souffle est omniprésent, central, partie intégrante du processus de création. Certains morceaux sont minimalistes, d’autres plus fournis en sonorités mais, à chaque fois, c’est la respiration qui donne le ton. L’enregistrement réalisé par les soins de Stijn Cools en restitue, avec un naturel remarquable, la quintessence. « Fifteen Resonances » s’écoute de préférence au calme dans une pièce intérieure ou au casque, en pleine nature, et requiert une écoute attentive pour en saisir la pleine saveur. De Mathieu Robert, on ne connaissait pas grand-chose. Ecolé par Fabrice Alleman, il a collaboré un moment avec le combo Book Of Air et il a joué et enregistré avec Erwin Vann et le pianiste Mario Ganau. Ce disque constitue son premier véritable album solo. Nous attendons avec impatience de pouvoir l’écouter sur une scène en présentiel.