Matt Pavolka : Disciplinary Architecture

Matt Pavolka : Disciplinary Architecture

Chers amis lecteurs, JazzMania hiverne du 25 décembre au 7 janvier. Nous ne vous abandonnons pas totalement… Tous les jours, vous retrouverez sur le site une ou plusieurs chronique(s) inédite(s), sous la forme de « Flocons d’hiver ».

Les Flocons d’hiver
Chroniques inédites ou les disques qui ne pouvaient pas passer à la trappe

Sunnyside / Xango Music

Matt Pavolka est un bassiste qui sévit sur les scènes new-yorkaises depuis quelque temps déjà, sous différents formats de jazz allant du plus traditionnel au plus aventureux. Son quartet a vu le jour il y a une vingtaine d’années avant qu’il n’enfonce rapidement la touche « pause », pour finalement revenir dans l’actualité à l’occasion de ce « Disciplinary Architecture », un titre inspiré d’un concept architectural qui consiste à mettre des bâtons dans les roues des usagers de la cité qui sont considérés comme « éléments nuisibles ». Pensez aux pointes disposées sur les bancs publics afin que les sans-abri ne puissent s’y coucher, ou aux arêtes disposées sur les trottoirs afin de décourager les amateurs de skateboard…

Revenons-en au quartet. Rien n’a changé dans sa forme, toujours établie en un guitare / claviers / basse / batterie électrique avec toutefois un changement au niveau du line-up qui a subi un remaniement important. Le leader étant un fan de fictions, il cite volontiers les auteurs qui l’ont influencé pour composer les neuf titres impressionnants de noirceur que l’on trouve sur l’album. Ainsi, une citation de J.G. Ballard a donné son titre à « An Aged Flamingo in a Died-up Pool » ; « The Word For Moonlight Is Moonlight » fait référence à une nouvelle de Don DeLillo ; en bout de course, « Vile, in the Sunshine Crawling » évoque les junkies qui occupent les espaces publics de la ville.

En découle une musique rugueuse, rock et jazz, remplie d’une énergie pas spécialement positive, d’illuminations abstraites et d’atmosphères sombres. Si tout cela vous parle et titille votre curiosité, foncez ! Vous ne le regretterez pas !

Yves Tassin