Max Johnson : I’ll See You Again
Nous vous avions déjà parlé de Max Johnson (l’album « Tubes » paru l’année dernière en duo avec le saxophoniste Sam Newsome). Contrebassiste doué et éclectique, il a roulé sa bosse sur la scène new-yorkaise et dans bien d’autres endroits du globe. Pour l’anecdote, adolescent, il a accompagné le mythique combo de noise rock The Butthole Surfers. Plus tard, élève d’Henry Grimes, il a retenu ses leçons avec brio, collaborant avec lui en pleine complicité. On l’a vu aux côtés de Braxton, Zorn, Brandon Lewis, Grisman, Tyshawn Sorey… pour ne citer que les plus emblématiques. Parallèlement, il lui arrive de s’adonner au bluegrass ou de côtoyer l’avant-garde de la grosse pomme. Ce disque le voit revenir à une formule trio. A ses côtés se tiennent deux jeunes musiciennes : la saxophoniste ténor Neta Raanan et la batteuse Eliza Salem. La première est issue du Berklee College of Music et accompagne des formations jazz ou folk. La seconde est davantage versée dans la scène impro de Brooklyn et est membre du groupe Careful in the Sun. Max Johnson le confesse, il a voulu revenir à ses premiers amours jazz, ceux incarnés par Mal Waldron, Booker Ervin, Max Roach et Monk. Il aligne et signe ici cinq compositions dont la musicalité est patente. Des mélodies claires, chantantes, flanquées d’un groove qui reste dans les cordes tout en cohabitant avec une douce mélancolie qui pointe parfois en arrière-fond. Johnson les aborde avec rondeur et parfois bonhomie. On est loin de ses excursions avant-gardistes dont il a pu parfois faire montre. En clôture du disque, la plage éponyme « Farewell to Old Friends (I’ll See You Again) » se veut un hommage à des proches, des amis récemment disparus lors de la pandémie covid-19.
